Journal poétique / www.jouyanna.ch

apnées

jeudi 16 octobre 2014, par Anna Jouy

Mourir je connais ça
par la peur qui me vient quand je vous vois souffrir
cela tord les yeux
en essore la vie
on entend que palpite une affreuse rosée où l’aube des autres mondes arrache leurs suppliques
et les oiseaux
et les oiseaux…

Mourir je connais ça
de ces mises à terre électriques
le sol n’est pas si froid quand on rejoint les pierres
on plie les genoux on baise ses poussières
mourir décapés fous
éloignés des prières
cela s’est déjà fait c’est presque convenu c’est presque dépassé
de se sentir nu
parmi les trépassés

Mourir je connais ça
quand la main se déchire
que ce sera tout seul
seul au hasard des exils
ça dessoude jusqu’au pugilat
le poing serré
le poing serré sur soi
ce bruit d’une main qui décrasse sa vie
de toute la boue des heures

Mourir je connais ça
je le vis accroupie
sur le noir des rhizomes agrippés sur le vide
j’accouche de chants stériles
de chants calcaires sans plus de cathédrales
la bouche ouverte

et respirer encore.


Ludovic Florent et la poussière d’étoile - Alternative Blvd.
alternative-blvd.fr1620 × 1080

reprise

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