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inspirations...

mardi 2 décembre 2014, par Anna Jouy

Écrire ne me semble en fait que la question essentielle de la réceptivité, de la disponibilité à l’ailleurs, à l’autre aussi. Rien ne peut se rédiger si cela ne circule, de la vie à mon langage, puis de ma parole à ma main ; non rien sans cette ouverture.

C’est une attention intéressée au monde qui permet à quelque chose de surgir, et qui fait que ce qui est si naturellement à disposition du dire puisse venir et apparaitre. Les blocages, les pannes d’écriture viennent en fait de mon indisposition à cette circulation essentielle que je subis par intermittences
Écrire ne va pas de moi vers l’extérieur comme je me l’imaginais de prime abord. Mais bien du dehors vers le dedans, pour peut-être si tout va bien s’en retourner ensuite vers la source.

Ainsi tant que je ne suis pas poreuse et absorbante, il ne va rien arriver sur aucune feuille. Que ce soit en poésie ou autre prose d’ailleurs. Je me rends compte que la seule posture amenant les mots à venir est celle de recepteur. On dit volontiers du poète qu’il est médium et que les dieux l’inspirent. Oui. Alors les dieux ont beaucoup de noms et ils existent en tant que souffleurs. Sans eux, sans cela, je peux me brosser pour composer. Pour garder la certitude d’être écrivant, il me faut l’espace de l’autre, l’espace de l’autre humain, de l’autre vision. Il me faut être fertilisée de l’ailleurs. Au fond c’est logique et d’un naturel confondant…
Je dois garde mon esprit grandement ouvert, que la contamination la pollinisation de la voix se fasse. Il faut que j’en devienne ultrasensible. Il y a un temps pour ça, à cultiver avec soin
Au moment même d’écrire, au moment où j’essaie de donner naissance à un texte alors c’est comme une régurgitation. Puis je me sens à nouveau prête à entendre, le terrain est neuf et favorable. L’accès à l’écrit s’ouvre à nouveau.

Et quand ce vouloir de ravitaillement n’existe plus ou pas, quand il est obturé pour les raisons de ma vie, cela ne devient plus pensable d’écrire. Si les mots c’est que forcément quelque chose quelqu’un me donne le carburant un tant soit peu.


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