Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 323

samedi 3 janvier 2015, par Anna Jouy

Bizarrerie des tempes. Un arc électrique ou une longue vis, de part en part. Les idées qui me serrent jusqu’à l’os et la raideur peut-être. La nuit m’a fait beaucoup d’enfants. J’ai aimé celui qui embrasse. Et me tenir debout me semble contre ma nature aimante.

Je suis le guet du petit rien qui bouge, l’écouteur des fleurs de sourdine, l’épieur des nuances de l’air. Ce calme qui demeure ! Il n’y a ici que des choses qui ont de la peine à éclore, des matières effacées et modestes qui se gênent d’exister. Un craquement, une goutte qui s’estompe au robinet, un très lointain froissement de rideau. Et le clapotis de l’ordinateur qui sautille comme des bulles de plastique tandis que la tête s’essore de ses premiers murmures.

Par quoi commencer ? Devrais-je trouver un rythme ou faut-il m’accorder ? Dois-je simplement chercher un oiseau ? Quand vient le matin, il y a toujours une faille où guigne l’espérance et le mur où je m’épingle, liste des courses et entreprises sans conséquence.


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