Journal poétique / www.jouyanna.ch

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jeudi 12 mars 2015, par Anna Jouy

Je frôle du doigt les lignes écrites. Reprendre le geste de l’enfant, joignant le geste à la parole. On aimerait du plat de sa caresse connaître tous les livres, plutôt que ces maillons qui s’ouvrent et s’enclipent de l’œil jusqu’à l’esprit, chaîne subtile tintant au moindre vent. Je suis de l’ongle la parole de l’auteur et c’est comme si j’avais posé mon doigt sur sa bouche et qu’il insufflait à mes phalanges les articulations de sa douce pensée. Tendre ma main comme ça levée et sentir d’où vient le vent. L’arrêter peut-être, lui imposer une embûche, dévier le courant ? Le doigt redessine chaque lettre, il passe, il adhère, mes digitales s’imprègnent. Le fluide suit les petits vaisseaux, s’infiltre. Le sang en est contaminé, à la première faille de ma peau. Et tout de moi, désormais connait.


Veille – Innovation : le livre qui s’efface quand on le lit
www.veille.tn599 × 301

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