quelquefois les mots s’entichent les uns des autres, on dirait un jeu.

je suppose qu’ils surgissent sous la langue pour une combinaison de choc ou de sentiment, pour quelque chose.

difficile de dire pourquoi.
l’esprit les lâche ensemble et leurs compagnies éclatantes rendent l’instant magique impromptu musical. je me demande comment cela a-t-il pu venir ?

ils devraient ne jamais éclore mais ils ne demandent aucune permission et en me promenant, en travaillant, en mangeant, soudain les voilà, débarquant dans l’existence pour une petite ronde, une courte liaison.

et puis, comme de la vapeur sous le gel ils se fondent dans le froid général et je les oublie, avec une sensation de perte grave, une nostalgie, comme s’il m’était donné de toucher le secret de toute disparition.
des bulles chaque jour font ainsi
un naufrage dans la savonnée de cendres.