Sortir l’ombre chienne. Au sol, je marque mon...
dimanche 8 novembre 2015, par
Sortir l’ombre chienne. Au sol, je marque mon territoire. Décalcomanie canine. Je cours, elle suit. Parfois je la siffle, quand elle chasse dans les no shade’s land. Morflée de murailles, de bâtisses traîtresses, camouflages de ruelles, elle va dans le mur. Je me baffe de moellons, de briques de cimenterie. Le village m’absorbe, je me dissous, je me dilue. Pourtant je continue ma marche. Je poursuis.
Et dans les épaisseurs de l’ombrage, ma forme continue ses simagrées invisibles. Je suis un silence de lumière. Quand le monde me couvre, quel tremblement d’amour encore m’anime ? Quand je m’embaise d’obscur, le fluide indécent des grisailles bouge-t-il et secoue-t-il les ondes du jour. L’ombre chienne sort soudain. Je poursuis. Solitaire, découpée, unique douane de vie qu’un soleil étale.