Terre vendue
climat-pollution
dimanche 29 novembre 2015, par
Me mettre à l’abri, il y a encore un peu de vent à serrer contre moi, une sorte de froidure à porter comme un bijou.
Entre détresse, ta place est ici, dans ma honte, le territoire perdu de mon innocence. J’ai vraiment trop joué. J’ai jeté en l’air la pluie, les récoltes. J’étais la pire, la violente assassine, la plus folle inconsciente, j’étais si étourdie. Maintenant c’est ton tour, tu me frappes, tu me manges. C’est l’heure de ton pain. Tu as appris le feu et tu jongles.
Le mal de mé-savoir m’a trop bien domptée. Je ne voulais rien apprendre et rien n’est entré dans ma tête, pas le moindre silence, la plus belle paix, aucune réflexion de soleil sur la glace. Je n’ai fait aucun devoir. J’éludais sans cesse la tâche que tu me donnais. « Que feras-tu du beau que je te montre ? » me disais-tu. Tu avais semé pourtant le doute, la question. J’aurais pu en faire quelque chose. Je n’ai rien fait, qu’y chercher des choses à vendre et mon âme aussi.
Tout brûle maintenant, mon ciel, ma terre. Mon âme vendue n’est rien, rien que la Terre puisse garder, un chiffon souillé dans le dépotoir de l’avenir. Mourrons, c’est bien la seule bonne chose qui nous reste ; nous serons peut-être plus fertiles que vifs.
2dffc73708_OURAGAN2.jpg
www.futura-sciences.
Messages
1. vendue, 29 novembre 2015, 12:12, par Anna2B
Douloureuse lecture ,transparence des mots.
2. Terre vendue, 29 novembre 2015, 17:48, par aunryz
Ces terribles moments de bilans
le ciel s’obscurcit
et on n’y voit plus que l’absence.
Allonger le regard
jusqu’à cet horizon
où se devine ...