Journal poétique / www.jouyanna.ch

essais

dimanche 13 décembre 2015, par Anna Jouy

Le temps essoufflé. Le rebord de l’heure tombe goutte à goutte. Pertes de vases, de coupes, du crâne percé. Il est 9h et je n’ai rien écrit. Je me suis laissé tracer. Un grain, une poussière, un fluide venteux. Quelque chose m’a écrit, dépassant mes propres gestes, une gravure transparente, laissant sur moi des douleurs trop minces pour le pleur mais assez fortes pour la mélancolie. Je suis un livre que je ne sais pas lire. Même manuscrit sur une table et qui ne trouvera pas de lecteur. Ma vie est un ouvrage de tiroir, dont les lignes cherchent désormais le roux du temps, le jaune dévoré des encres. Il est 9h 05. Observe les marques du café qui prédisent l’avenir. Les restes de lait sur le marbre fomentent une histoire. L’écriture encombrée de l’évier rédige la flemme. Je regarde le gel dehors qui lézarde l’herbe encore. Partout on est au labeur d’écrire.

Et mon esprit flanche dans la matière noire. Il lui pousse un doigt qui essaie, à son tour...

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