alors qu’importe n’est-ce pas... nous allons...
dimanche 1er septembre 2013, par
alors qu’importe n’est-ce pas... nous allons bientôt comprendre.
la poignée de sable dans le revers du pas
et si peu de temps,
laisse-moi , laisse-moi l’apprivoiser, avec de petits bouts de sucre, du mouron, de la grenaille... laisse-moi lui faire croire qu’il va durer, que j’y crois à mon tour.
je ne suis pas prête à la mort.
mais je le sais, qu’importe. nous sommes maintenant dans la sphère intouchable qui est la seule qui nous sera commune. c’est ce qu’on dit aimer.
la sphère immense de la mer, du continent, de la glace.
par quel autre bout commencerions-nous notre voyage l’un vers l’autre puisque tout ce qu’il y a entre c’est l’entier du monde. ne pouvait-on rêver plus vaste terrain pour notre jeu ?
remplis, remplis-moi de semences. on a promis à nos enfants des montagnes, des amazones et le filet rose du Yangzi.
remplis-moi de parfums, de la langue et de fruits secs de tes rêves. l’hiver est gras de relevailles. on a promis t’en souviens-tu d’être de ceux de la revanche vive des passeurs de saisons
et enfin comme une récompense
quand je serai usée des arbres danseurs
quand toi aussi tu auras frotté tes caillasses jusqu’au sable
alors d’un seul effondrement tranquille tu m’épouseras sous l’humus et je nouerai ton sexe de racines
Sara Picazo