Journal poétique / www.jouyanna.ch

rêve du scribouilleur

mercredi 9 mars 2016, par Anna Jouy

Tu mets quand même dans le texte une pincée de fables, comme on se met sous le coude sa réserve de munitions. A quoi cela servirait-il que tu dormes, que tu contemples, que tu t’assois en tailleur sur des coussins bien durs, s’il te faut filtrer le vrai du feu ?
Parfois, tu baises avec des génies de la lampe, des dresseurs de mamelles. Tu me crois ? Ou tu m’éventes ? Parfois, le vin fort tache indélébile le drap de l’innocence. Tu saignes aux quatre coins. Est-ce un jeu ou l’empire des marées de quadrature ? Parfois, tu te lèves hirsute, rongé de bile et de venin et tu exerces le pouvoir des étouffeurs de chandelle, premier levé, premier couché. Est-ce une idée ou l’ombre de ton pas ? Parfois, tu revendiques ta présence, au tocsin, le brame de solitude.
"Parlez-moi...!"
Ca monte, à te déchirer le plexus. Tu repousses du cri l’horizon et le fond de l’univers. Tu le crois, tu en es convaincu, l’espace s’agrandit. Mais tout le monde a reculé d’un pied, c’est pour ça. Tu te crois plus puissant mais tu arases à la faucille le blé de ta nacelle.
Tu mets du rêve, du condiment sacré. C’est pour vivre. C’est pour écrire et que te passe le goût de terre qu’a ton palais.


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