graphos
vendredi 1er avril 2016, par
Pas une page dans ce petit carnet qui ne soit troublée, secouée d’une trépidation de marteau-piqueur. La "tamise" du temps, les soubresauts, le chaos. On croirait que les pages, la blancheur, s’amusent à branler la nappe et déranger l’ordre tranquille des mots. Ils se révoltent, ils me narguent et aussitôt posés qu’ils trépignent et semblent comme un carnaval de puces et d’insectes instables. Les mots se mélangent, une mosaïque valsant sous les écarts d’une route bosselée. Mon caprice sans doute ; une répulsion à écrire et une obstination pareillement. Les mots sont comme une populace insatisfaite. Ils sortent dans la page et masse incontrôlable, ils noircissent la place. Furieux, fous, douteux.
édition | miZenblog
maquettistepao.fr
Messages
1. graphos, 1er avril 2016, 14:45, par aunryz
les mots nous échappent
s’échoppent eux-mêmes
sans l’aide du burin du scribe
plus leur donnons vie et les libérons
plus vite nous finissons emmurés
sous leur chape
2. graphos, 1er avril 2016, 14:46, par Anna Jouy
heu...oui alors
3. graphos, 1er avril 2016, 16:03, par brigetoun
n’ai plus que respect défiant vis à vis d’eux
ou envie de me cacher avec eux
4. graphos, 3 avril 2016, 09:33, par Dominique Hasselmann
Vu tardivement ces hiéroglyphes (chacun trace les siens)...
5. un tremblement de terre très doux, 13 juin 2016, 17:04, par René Chabrière
On dirait un tremblement de terre très doux
qui s’accomplit au trentième dessous,
donc tu vois bien que rien ne bouge,
( même le bocal aux poissons rouges).
Il n’y a que les mots qui se secouent
Ils s’éloignent et se rapprochent tout-à-coup
Tranquilles en apparence
Quand tu fermes les yeux, ils dansent
La nuit est arrivée - sans doute trop brève
Mettant fin au jour qui s’achève
Tu ne t’en rappelles plus qu’une frange
Mais déjà tout se mélange.
Il n’y a pas besoin de marteau piqueur,
pour que se multiplient les erreurs :
les mots rient sous cape,
les paragraphes dérapent,
Les rimes en font à leur guise,
la mosaïque se défrise ,
Tout cela ne veut plus rien dire :
( En tout cas tu n’as pas voulu l’écrire )
C’est parait-il l’inconscient qui s’exprime
Libéré de l’esprit qui l’opprime
Les mots se libèrent et s’enfuient
A la faveur de la nuit
Peut-être, après une journée torride,
Vas-tu trouver la page vide :
Tous les caractères
Auront pris la file de l’air
Voila ce que c’est de rêver...
Evanouis, évaporés
Ou tournant en rond,
collés au plafond :
on les voit encore qui trépignent,
juste extraits de leurs lignes,
partis avant la récolte,
petites graines en révolte,
Il va falloir les aimer,
pour de nouveau les amener,
à correspondre à ce que tu penses,
et respecter leur indépendance...
RC
6. graphos, 13 juin 2016, 18:28, par Anna Jouy
très bien dit ! je m’incline.