journal de l’aube 539
jeudi 14 avril 2016, par
le monde trempé dans son bain de sang a rétréci, -ce vent sec sur la nappe à carreaux-
réduction des quatre coins de la rose, un parfum fort monte à la tête.
il manque à ma bouche des mots de ville, comme un costume du dimanche, des mots de béton, de containers, des mots qu’on ne peut dégrader.
ici tout peut brûler ou pourrir, le sol, l’arbre et mon être sous la pluie
on se laisse broyer ou pétrir
émulsion de l’huile, du feu et des filandres vives- l’alchimiste suit ses protocoles de récidive, la saison dans les gènes-
on dirait chaque jour que la vie va monter aux nuages
je suis dans mes heures de dépouille, quelque chose en moi commence le ménage, mon tri d’indispensables, mon continent de flottilles
j’aimerais que ce vide étincelle, comme la bille de la pluie sur l’épi de gazon .
Messages
1. journal de l’aube 539, 14 avril 2016, 06:41, par brigetoun
ce vide étincelle
2. journal de l’aube 539, 14 avril 2016, 09:28, par Phil
En fleurs
La vie s’écume en pétales du rideau de soie
Là où mousse le sang noir de la chute
Du semblable au semblable.
L’épine en venin fixe au fond du trou
L’odeur pieuse de deux amandiers
Pupilles dilatées de nuit
En fleurs.
Printemps,
Enflure de nos plaies à la sève d’argile.
Tombes fleuries de nos amours.
3. journal de l’aube 539, 14 avril 2016, 09:37, par Eric Schulthess
tant et tant de fleurs encore à éclore, Anna
4. journal de l’aube 539, 14 avril 2016, 18:39, par Anna2B
Il arrive qu’à force d’étouffements, d’écrasements, on en arrive à une légèreté de feuille de route ou de feuille d’arbre détachée, une transparence.
Capter l’éclat et les parfums, à nouveau et avant tout.