journal de l’aube 549
vendredi 13 mai 2016, par
Je pose la nuit comme un collier aux rêves rouges, à l’échancrure. Ce seront des perles d’un monde en feu. Le crépuscule a dû tomber en billes sur le sommeil. Ça fait du bruit qui s’éparpille. Des sirènes précieuses. Je ne sais laquelle m’appelle.
De loin reviennent d’autres cargos, les ombres glissent graves dans ce chœur des orages.
Je me heurte à ma peur, toquer à la porte d’un songe pourrait emplir ma maison. Je repars, le craquement d’un silence fait lui aussi des bulles, tandis qu’il me rend machinal un ticket de survie.
Là-bas, un homme ronge le vent, son assiette pleine d’arbres. Il voudrait avaler la forêt qui murmure. J’entends que le réveil pique l’heure au point droit. Je suis cousue à l’orée du soleil.
Je tends la main pour m’unir au lointain, seul le secret secoue nos paumes. Nous n’avons encore que les lumières bleues de nos âmes.
Alors un fermoir sur le cou,il faut quitter le bal.
Messages
1. journal de l’aube 549, 13 mai 2016, 10:56, par Éric Schulthess
... cousue à l’orée du soleil ... Merveille
2. journal de l’aube 549, 13 mai 2016, 16:20
Ce sont peut être les perles du soleil couchant qui vous parent d’un corail luisant pour pénétrer les profondeurs de l’océan de nuit.
Je pense au texte sublime de Jules Supervielle :" L’ enfant de la haute mer", quand vous faites glisser les bateaux.
Je ressens aussi les merveilles tragiques des contes, ses ogres, ses sirènes...
3. journal de l’aube 549, 14 mai 2016, 14:35, par Phil
bracelet aurifère autour du cou résigné d’un gueuloir de gemme.