dires
samedi 2 juillet 2016, par
Prononce–moi. Je ne suis pas encore née parce que tu te tais. Tes lèvres retiennent la vie comme le dragon serre le feu. Je peine à sortir du royaume, les ancêtres me tirent en arrière ils veulent coiffer mes racines et tresser le chignon de mes souffrances.
J’attends les sésames des salives, un nouveau nom pour me hisser vers des désastres inconnus.
Je suis comme l’écrou de fer entre les pôles. Suspendue. La vieille ceinture de ma robe noue mon ventre à des crochets avides. Et j’attends immobile le fusil ou l’envol.
Dans la terre de l’aube, le silence devient rigoles. Tu te tais. Je ne suis encore aucun bruit, à peine le souffle qui dérange l’eau du monde. Je ne suis aucun mouvement de corde, de bec ou de gorge.
J’attends le fluide mystérieux qui fait pousser les hommes.
Messages
1. dires, 2 juillet 2016, 11:11, par claudine Mangen-Sales
belle robe, je la veux !
2. dires, 2 juillet 2016, 16:30, par Anna2B
L’irrigation stagnante des racines... Quelle énergie mystérieuse, quelle intervention inconnue peut délivrer de ce monde interieur une parole autre, ouverte sur un espace neuf...
Ceci est une interprétation très subjective, inspirée...