Besoin de lire un poème, une phrase absurde, forte, qui tient mordicus ses crocs dans un nuage. besoin d’entendre des mots sans syllabes, une langue étrangère qui soufflerait d’ailleurs et qui déjà me ferait sonore et orbe magnétique, passagère des ondes courantes. Je vais m’effacer dans les anneaux de Saturne
Et dans ta bague mon amour, ce trou de pierre à ton doigt.
Besoin de lire un poème, de sentir cette main de frère caresser ma plaie. Suis-je prête à chevaucher la mort ? Suis-je donc à ce point aiguisée qu’il faille maintenant user du poignard et fendre la dernière toile. On me dit que c’est grave, je veux chanter dans le registre des crécelles, fin, aigu et au–dessus de toute terre.