migration
jeudi 4 octobre 2018, par
J’ai déplié la sieste sur les vagues relax de la plage. Je dors ainsi à la courbe du nuage
Ce sommeil suspendu qui tricote ses chats entre deux couvertures.
J’ai sur la poitrine les tubercules de la peur et sur le front la fièvre chaude d’un baiser de lumière
Je partage en ombre et soleil le pain de fatigue
Le rêve fait de moi un navire aux cent drames sur une mer planche de cadavres
ô mon frère qui voyage, je t’aime.
Je te vois choisir ton linceul d’eaux, l’uniforme des algues flottantes, payer le trafiquant d’obsèques
Tu reviendras par la jetée instable, un mât brisé, le totem glacé du retour
Et moi, sur le ponton de ma chambre, j’effeuille le sable, impuissante dormeuse qui goûte la nuit ta mort à venir