Journal poétique / www.jouyanna.ch

A ce bleu que le jour impose à mes épaules, à...

dimanche 8 décembre 2019, par Anna Jouy

A ce bleu que le jour impose à mes épaules, à l’étroitesse de ma chambre, à la courte vue de ma pensée, je ne veux pas céder. Je rassemble sous moi comme une bête ses petits, ce qui m’a fait, ce qui me fait et me fera encore. Je ne rentre pas dans la case du moment, de l’heure, de cette foutue béatitude dont il faudrait s’accaparer pour avoir le bonheur. Le bonheur se fiche de moi. Il ne m’est pas nécessaire d’être heureuse. Et je ne cours pas après lui, je suis sûre de ma révolte, sûre des traces qui ont usé l’enfance, des bombes avec silencieux de ce passé. Je connais mon épaisseur, l’aspect déchiqueté de mon dos. J’avance dans le désir, toujours. Je sens sous mes mains les proches et lointains demains. Que ce temps soit facile ou terrible, j’en serai partie intégrante. Et tout est parfaitement et identiquement ma vie.
N’apprenez à personne le bonheur, faites-en un accessoire, une prime, un gain de hasard. Faites-en le bonus. Mais le bonheur n’a aucune importance pour vivre en vérité. C’est une idée qui donne le sentiment que certaines choses ne devraient pas exister ou qu’elles sont à oublier. On ne vivrait que dans ces intervalles de bonheur, qu’on nous vend sous toutes formes. L’écriture n’a rien à fiche du présent. Elle est toujours seule avec le passé à manigancer le futur.


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