restauration de l’encre. ravalement entier des pans de mémoire
redresser un peu la parole, qu’il faut maintenir dans une ligne, une seule ligne comme un frisson continu sur la musique.
abattre l’obstacle, de domino en domino, regards jetés sur des pousses invisibles, entre des choses trop légères et des enclumes
je crée le monde à mesure de pas et d’enjambées de loup
les cavernes sont toujours habitées des montagnes qu’elles couvent, femmes ventres
je pars à la recherche du cordon, l’envahisseur s’appelle barbare sur les mers de la Lune.
il n’y a entre mon cœur et la vie qu’un pont glacé où je marche en allumant des fleurs. entre la vie que des escales de caniveau sabordant les esquifs de feuilles et les restes de la marche des arbres
je chante au filet avec ce froid qui feutre le ventre et rend humble. ce ne sera jamais qu’une perle suée dans la rivière.
nous donnons vie à des mirages, une vibration secrète de la route, plus loin encore, projet de chaleur ou de lumière et la tentation des images.
poésie, dis-tu en trempant tes lèvres dans le ciboire et puis le rire immense des piécettes tombant dans le puits
pas de vérité dans les jupes noires de l’extase. je ne confonds que l’ombre bleue et l’ombre grise, jumelles de mes yeux