Journal poétique / www.jouyanna.ch

une histoire si vraie

jeudi 7 novembre 2013, par Anna Jouy

ce soir, pourquoi..je n’en sais rien, une qualité noire du silence peut-être mais la revoilà, la douleur, la revoilà cette réminiscence de malheur, la pensée qui traverse l’espace et se fiche au centre de qui j’ai aimé, de ce sentiment qui ne demandait rien d’autre qu’une poignée de rires, d’idées ou de chants, la fragile célébration de la vie, drôle ou triste. y avait-il quelque chose d’autre ? bien sûr que non, mais ce frôlement parfait des pensées et des regards sur chaque chose, l’un ou l’autre susceptible de donner vie, forme et tant de richesses

et voilà au détour, ça revient, une enveloppe, une tâche reprise en cette fin d’année et je suis de nouveau face à l’abandon. derniers mors entre les lèvres.
assez, a-t-il dit
après je ne valais plus cher. je n’avais, par ce simple mot, jamais été.

jamais été. rien, personne, aucun être, ni amie ni passagère.

m’étonne que ça me revienne, vague asphyxiante que je sais pourtant ne jamais se dissiper. bien trop sous l’étau de l’orgueil.

ce qui me surprend encore plus aujourd’hui c’est que cela m’est de plus en plus intolérable, de plus en plus lourd et vénéneux. je ne trouve aucune pensée raisonnable pour effacer, pour amoindrir, pour annuler le malheur des trahisons.
m’étonne parce qu’en moi, chaque fois que ça me revient, c’est pire et plus brûlant, fission nucléaire me rongeant à cœur.

mal plus fort que tout, dont les conséquences ne cessent de dire leur manifeste de désert et d’aride. je les remonte toutes comme un ombilic. je vois bien que ce qui est là c’est le terme cautérisé de tout lien. après ça, impossible d’aimer encore et qui ne souffrirait pas de se savoir exclu définitif d’un tel sentiment ?
ai perdu beaucoup plus qu’un être. suis abîmée (sens vouée aux fosses) vis dans le creux des choses, sous plastique sans perception du moindre vrai désir, qu’une gerbe posthume, une sorte de dégoût.

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