film
de passage, une vie dans ma chambre. raccourcis détours.cinéma
en quelques images, des esprits, des histoires, de l’existence qu’on comprendrait mieux que la sienne.
une fille. quel âge ? je n’en sais rien. jeune belle sans le savoir, -qui sait ça quand il grandit dans l’étonnement ?-les autres, les éclatantes, ont des romans trop bien tracés pour le risque, pour l’essai, pour le désir tout bêtement.
elle ne sait rien, elle vit. intensité fugace, qui ne franchit pas la moelle épinière. parfois juste un soupir et c’est qu’elle a tout compris.
presque pas de mots.
tout se passe dans la texture du film, dans le tissage des images. un regard un sourire un cadre serré sur une bouche qui prie...peu.
je regarde. je suis dedans moi aussi. infusion pénétrante, autant dans cet été monotone et convenu que dans l’extrême importance de ce qui se déroule à l’envers des choses.
elle ne marche jamais sans désir, ne regarde jamais sans créer, ne se tait jamais sans aimer.

et tandis que la pellicule me tient dans la proximité tangible de mon adolescence, je vois se profiler mon instant vieux et achevé.

souvent, de manière récurrente et insistante, oui, chaque fois que l’instant lui est trop lourd, elle va s’allonger sans un mot contre le corps des autres, si doucement, en silence de gestes aussi. juste ce côtoiement nécessaire et qui la maintient dans l’amour bienveillant et imprononçable.là je sais que c’est bien ma brûlante et impossible actualité..

encore et toujours moi