Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 97

samedi 9 novembre 2013, par Anna Jouy

rien de plus pesant qu’une ligne bleue dans l’ourlet des nuages. là-bas, un ciel étonnant. trace dans laquelle on aimerait écrire un poème du jour : la mort n’est pas un jeu par exemple..

certains jours lui doivent l’entier des heures. ma mère la morte qui m’a portée est arrivée sur Terre un jour semblable, un ange au-dedans d’elle. j’ai toujours été indigne de sa foi. ça résume bien des choses. je devais qui sait lui rappeler une forme d’enfer, celui d’une souffrance, celui d’un vieux péché, je ne saurai jamais. elle, comme tant, rendue à son extrait de naissance, à son extrait de latence...

il faut m’y préparer. je suis dans le sas des décontaminations du vivre. déjà départie-peut-être- du goût d’aimer, encore habitée de bien trop d’ambitions d’Idée.
j’aime cette salle d’attente, sa promesse entière de changement de révolution.

je crois avec tendresse que chaque ailleurs que l’on s’offre quand on a cette maturité d’essence, est un essai de chambre à gaz, à volatilisation, à dispersion.
nous testons le grand V du seul Voyage. sera-t-il facile, bon, inquiet ? sera-t-il doux et tendre. qu’y recevrons-nous ?
j’en ai fait quelques uns, toujours dans l’épuisante solitude de ma liberté. le dernier à Paris, qui pour la première fois m’a montré un sommeil rêvé.

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