chance du matin.
dimanche "fricasse" * .
je rétrécis de deux centimètres dans ma gaine de froid.
gros vent.
heureux sont ces arbres qui le lisent dans le braille.
un mur de gris à la truelle, le ciel disparu derrière.. .
on a caparaçonné l’espace pour me cuire dans la terre à l’étouffée sans jus que moi-même. dans mon propre jus c’est écrit dans le livre de recettes des saisons.

me demande si j’ai assez d’épices de sel de venin pour le goût. il y a un goût du jour, je suis plutôt au dégoût même si c’est facile à dire. parfois on dit des choses faciles parce que c’est ce qu’il y a de mieux.

je vais mettre une musique à fond . j’hésite entre un classique Mahler - Chostakovitch, charbonniers de mon poêle, ou Richter - Korzienovski, les trailers de mon cinoche ...
après, je pourrais tout aussi bien me foutre un blues à l’ancienne, avoir un nègre chez moi pour balayer ma suie.
c’est dimanche, un jour de libre service, de libres sévices aussi.

dans la solitude muette, même un bruit de i phone, signal mail, ponctuant l’attente m’impressionne plus qu’un écho vide. comme un pixel bleuté pointé sur la toile monochrome
le vent fait un bruit énorme. on appelle ça tempête. oui et avec cette force-là, il n’arrive même pas à nettoyer la cour.

* fricasse : terme romand pour dire froidure

en clin d’oeil à A. Maisetti