Journal poétique / www.jouyanna.ch

un jour pour le rien

mercredi 13 novembre 2013, par Anna Jouy

Il y a des jours où l’on aimerait ponctuer son temps de qu’importe... Se tasser d’indifférence, se bourrer d’antiseptiques, téfloniser sa pensée. Un temps d’imperméable sous des ombrelles cloches.
Des jours qui se lèvent pour rien ou pour le rien, c’est déjà vide au départ. Le lit, les armoires, le frigo... avec ce grand trou d’absence qui sied à vos poumons et vous fait le teint ectoplasmique façon vampire.
Des jours de vacance immédiate, profonde et basique, où l’on a croché son être à la patère d’un hall de gare et qui vous voit nu de transparence jouer les bulles de l’air entre deux faux départs.
C’en est un.
Un tout pareil à bien des autres, ces frères ennemis qui tournent dans la vie comme mon lait au soleil.
Un que je connais de ces mauvaises fréquentations qui ont piqueté la route de leurs panneaux de sale humeur.
Un dont la tronche désabusée fait une pierre de plus dans mon jardin zen.
Pas le moindre rayon en ces heures, pas de stries de lumière sur la cloche d’airain et juste mon reflet dans le vitre encore étamée de nuit, ma gueule enfarinée entre deux poches de colère.

Et puis montant en fumée sur la ligne du matin un souvenir si pur, la parole douce d’un rêve drôle, l’infusion musicale venue d’un autre temps ou d’un autre monde. Est-ce que j’appartiens à cet endroit dont je me crois esclave ?
Je vis dans l’entre des espiègles, ni sol, ni nuée, et l’essence, mon parfum, ne saurait jamais être saisie pour un atomiseur.
Je peux survivre même dissoute dans la vasque de ces grands airs, je suis toujours.

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