aube passagère, qualificatif actif. fluide gris dans la vasque retournée du ciel voué à des opérations de transfert et d’échanges. ils ont raison ceux qui parlent de douane, de zone franche où se monnaient des taxes lourdes et mes papiers bien trop légers
...ce tremblement merveilleux de l’air changé en vain. je regarde. et avec ce jour qui monte dit-on, mon âme qui se replie fleur tassée dans les salles de l’attente.

laisser le corps s’adapter encore à des formes trop aiguisées, de pesantes présences qui investiront envahiront fendront les autres présences.
l’aube qui me déshabille des transparences et de mes pouvoirs de disparition. oh ! ces passe-passe de la nuit ! là-bas je suis tellement personne que j’adhère enfin à toutes les images. je peux appartenir.
me mets devant la fenêtre. non que le temps se répète mais qu’il faut passer la porte, la suivante. l’exil terrestre me semble un long corridor, une enfilade de portes, comme on en voit dans les miroirs qui se reflètent entre eux...l’infini saisi dans les jeux de glaces de la coiffeuse de ma mère, l’oeil rivé, absorbé par l’épaisseur interminable des reflets.