la nuit tombe, le jour se lève. ce sont des évidences incertaines. je ne sais comment ça se passe exactement, comme si la nuit venait d’en haut et que le jour arrivait par le bas, une chute contre une infusion.

parfois quand c’est lent et devant les yeux, je songe au buvard, ce non tissé imbriqué de papier et de fibres qu’est l’en -dessus des choses, des montagnes, des gazons. j’ai le temps et je regarde comment le ciel pompe la nuit entre chaque dernier rayon.
claire voie derrière laquelle se cache et fuit non pas la lumière, mais la face agitée colorée de ma propre vie, derrière laquelle elle se poursuit elle-même sans pouvoir se rattraper.
et je crois que, de cette mascarade escamotée me vient après, la plus concrète sensation de devoir m’accorder à la petitesse, l’étroitesse de cette propre vie.

"...n’y pense plus. ce qu’il écrit n’a rien à voir avec toi. tu peux bien songer que ce serait si juste et si réconfortant que ce soit un message destiné à ton oreille. mais non. tu le sais mieux que personne que tout transfuse ici des idées communes, d’une tête plate à une autre, des variations sur des thèmes semblables. nous sommes pétris du même air et des mêmes chaleurs. nous ne faisons que redire les mêmes choses..."