araignée du matin chagrin
lundi 9 décembre 2013, par
Nous n’avons rien noué
Bordel de trop de fouilles d’étoiles
aux nids de cueilleuses parfaites à l’immense abdomen
L’aurore est là, la vois-tu ? Cuisson rose dans le cœur du ventre
On me prédit la mort et j’y tombe.
Nous avons trop
Versé
Des rendus de prose, des rendus de poème, de la terre si sèche qu’il fallait des poinçons
Graver ta vie dans ma ligne de tir nécessitait des besognes intenses, de la charcuterie de guerre
Nous nous sommes tant battus pour aimer
Un peu
Nous n’avons rien laissé, rien ensemencé, mes ovules de salive, tes hallebardes bandantes
Rien pu livrer, rien pu faire esclave.
Oui, nous sommes des gens aux mains taillées comme des platanes dans la cour du soleil
Nos postillons font des navettes, nos ruts des landaus. Inversions de grandeur, répertoires d’obscène. Nous sommes des vaincus
Dès le limen, dès la lueur, dès l’apparition
Nous tenons avant tout à mourir simple, la main prise dans un mouchoir de tulle, un dimanche si possible, quand il y a du monde au parvis, des cloches pour sonner l’élévation,chacun la mort qu’il peut.
Maintenant que j’en ai fini avec la haine, que j’en ai bavé de l’amour aussitôt
Maintenant que ça me quitte, encore et encore, presque chaque jour d’avant et chaque jour d’après
foutu temps pour un filet d’eau dans l’entonnoir remontant vers la nuit.