Journal poétique / www.jouyanna.ch

araignée du matin chagrin

lundi 9 décembre 2013, par Anna Jouy

Nous n’avons rien noué

Bordel de trop de fouilles d’étoiles
aux nids de cueilleuses parfaites à l’immense abdomen

L’aurore est là, la vois-tu ? Cuisson rose dans le cœur du ventre

On me prédit la mort et j’y tombe.

Nous avons trop

Versé

Des rendus de prose, des rendus de poème, de la terre si sèche qu’il fallait des poinçons

Graver ta vie dans ma ligne de tir nécessitait des besognes intenses, de la charcuterie de guerre

Nous nous sommes tant battus pour aimer

Un peu

Nous n’avons rien laissé, rien ensemencé, mes ovules de salive, tes hallebardes bandantes

Rien pu livrer, rien pu faire esclave.

Oui, nous sommes des gens aux mains taillées comme des platanes dans la cour du soleil

Nos postillons font des navettes, nos ruts des landaus. Inversions de grandeur, répertoires d’obscène. Nous sommes des vaincus

Dès le limen, dès la lueur, dès l’apparition

Nous tenons avant tout à mourir simple, la main prise dans un mouchoir de tulle, un dimanche si possible, quand il y a du monde au parvis, des cloches pour sonner l’élévation,chacun la mort qu’il peut.

Maintenant que j’en ai fini avec la haine, que j’en ai bavé de l’amour aussitôt

Maintenant que ça me quitte, encore et encore, presque chaque jour d’avant et chaque jour d’après

foutu temps pour un filet d’eau dans l’entonnoir remontant vers la nuit.

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