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mercredi 11 décembre 2013, par Anna Jouy

Trop petit ou alors trop grand, mais clairement à ma démesure.
La visite dans le magasin de pardessus n’a pas permis de trouver ma défroque idéale. Le col d’abord qui serrait ma voix ou alors la laissait béante et lâche s’étioler comme un pan de chair sous les bras. Je le regrette -parfois- ou alors quand il pleut mais je crois que j’aime être encore mouillée même si nos pluies n’ont plus jamais la pureté d’antan et que se mêlent aux gouttes pollutions et acides.
J’habille mon corps d’humeurs et de références, pour formuler une parcelle de moi mais comme tant d’autres déguisée du matin jusqu’au soir, mon visage trahissant ma laideur.
Je l’ai vu prendre l’ascenseur des expressions quand me croyant soudain aimée lui se mit à s’ouvrir et éclore comme une fleur abreuvée.
Je l’ai vu se fermer, recroquevillé en rides et falaises sous des vérités lourdes et désertifiantes . La droiture et la danse sous les escarpins du bonheur.
Et puis cette voussure des épaules et l’impossible légèreté.
Le regard franc et lamé et la paupière lourde d’une pensée dévitalisée.

Trahir est bien le mot voulu. Dans mon corps se tient une vérité pas si bonne à lire.
Chaque étape inscrit sa signature sur mon visage de cire. Je vois d’une seule lecture les cartes postales du voyage, estampillée parfois des jours durant d’une simple anecdote. Le sceau des joies et celui des petites misères, timbrée quoi. Et quand d’un coup de fard ajusté je confonds les haltes et les étapes, je songe en imposteur qu’il suffirait de lire le braille pour tout savoir de moi.

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