choisir les passages dérobés, les couloirs secrets, des lieux qu’on ne va pas identifier. not set, dit le programme.
les choisir comme des corps clandestins dans lesquels se déposer, envahissement de particules. j’ai pris l’impasse, la venelle parallèle, je me suis mise ainsi dans un couloir de propagation ou un chemin de ronde...portée dans ces conduites forcées, ces pipelines sous-marins, sous- terrains, là où ça grouille en secret,dans l’observatoire mouvant du caniveau.
je dénombre mes véhicules, mes transports. celui-là toujours sombre, celui-ci ivre comme un canon scié et cet autre gainé cuir ou plastoc jusqu’à l’exquise extase.
les geysers ont des vies après les écheveaux de veines du pergélisol.
choisir ce dos qui passe, cet être en bosse, voûté sur le parcours, et grimper sur la nacelle arrière, là où on peut voir disparaitre Jivago les mains cousues dans le corps en poils de chameau de son terrible chagrin.
a-t-il conscience comme moi d’être un livre, d’être au dénouement de tous le chemins encombrés de sa vie...?
j’ai partagé mes jours en traces, en ruelles en veinules...mon histoire pulsée dedans.

"...Petits pas le long du trottoir, éviter à tout prix les pavés anciens et leur nid de poussière, friser la bordure des maisons, le plus près possible des abris, des vitrines, des portes et descendre. Descendre la rue jusqu’à cet endroit branché, celui qui rassemble les nouveaux quadras, les ex-premiers de classe, et deux ou trois originaux.
Petits pas le long de la venelle des boutiques, principalement de nippes ou de bijoux.
Des cafés et deux restaurants classieux. Poursuivre, tête baissée...."