Journal poétique / www.jouyanna.ch

clair

dimanche 19 janvier 2014, par Anna Jouy

… quand, quand ça s’est produit, quand la vie a-t-elle divorcé de moi, séparées elle moi tranchées d’une hache ?
Déboutée. affaire entre elle-moi, j’ai perdu, elle continue. elle, un train, une fuite, une distorsion dans mon image et me voilà dans des faces blanches, des pierres crayeuses où je ne poursuis qu’un chemin de mots. Elle a passé le coude.
Ailleurs on, je ne sais même plus quoi. Je, lui, poursuit ou s’est arrêté. il a le nez dans une feuille dans un réseau de lettres inextricables. Plus je lis plus j’entends et plus la perte d’attaches.
Et puis, il y a ceux que je trouve un peu semblables, un peu comme moi, et je me sens éloignée, incapable de la moindre jonction. Ils sont trop forts trop marqués de traits gras, qu’être parmi eux me comble de troubles et de gênes. Je n’ai que des manquements, des failles, des points de ruptures. Je suis à ban de ce monde aussi. Et quand dehors, il fait grand ciel, quand je me promène dans mon appartement, quand j’ai ouvert mon ordi sur un monde, un auteur un peintre, et que je dois quitter les lieux , me sentant envahie de craintes, me cachant, cherchant le dernier coin de cet espace déjà clos pour m’y enfoncer
Ecrire comme nicher dans un interstice, y croire découvrir un grillon et se contenter de son enveloppe de poussières, cocon sans mue sans chrysalide.
Vivre, c’est par où la sortie ?

écrire dans cette poignée d’air que représente mon espace création, cette solitude qui ne peut que se lover sur elle-même..c’est s’acculer à disparaitre et s’enfoncer dans le plus minuscule inutile


Le BloGuen » Le bon sens giratoire
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