Journal poétique / www.jouyanna.ch

étendue

samedi 25 janvier 2014, par Anna Jouy

Ne rien vouloir que la neige et ses résolutions d’eau fraîche, le vide neuf des odeurs de la terre et le parfum aquatique d’un ciel qui me tombe sur la tête. Pas de doute, cette saison sent. Saupoudrage de glace et de pic de température, quelques stalactites dans le fond, je suis moi aussi une poudre alitée.
C’est un monde cru, un monde dont la beauté est faite de dents blanches aussi et de morsures d’une débattue qui nécrose les gestes.
Ne pas désespérer, la raison est en train de pelleter les gonfles* d’un hiver encore. M’en reste combien ? Si peu en fait. Les doigts de la main ? Ceux qu’on ceint d’anneaux en se disant que jamais rien ne tombe. ceux que j’agite en tout cas pour faire revenir le sang.
Mes doigts, sans gant impudique, diverticules dans les mésentères de mon ventre jusqu’à ce ciel.
Respiration d’abdomen de silences profonds fiévreux, repliés dans les souches. Découpe de toits de clocheton d’arbres. Un gabarit posé pour mieux cadré le gris bleuté d’un jour. Ce que je sens , ce que je vois


* gonfle : congère en suisse

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