rêves-traduction de la nuit
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colin maillard
2 janvier 2020
Je laisse derrière moi les prénoms et les pochoirs de fer blanc des gens que j’aime
Qu’ils marquent l’idéal de son et d’irréel quand ma langue rabotera l’os du passé
Avancer dans la nuit nue, le noir me confond avec l’espace
Mes yeux fermés ne touchent de toi que la Douceur et l’Inconnu
Meurtri, laid, triste figure, tu n’existes pas
Mais cette texture humaine qui palpite dans le rêve
Que je frôle de la main, quand je joue à l’aveugle.
Sous le (...)
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Ne pas refuser l’enchaînement. Le temps a mis...
20 décembre 2019
Ne pas refuser l'enchaînement.
Le temps a mis un cadenas à mes béquilles. Je pense à un crochet vénéneux, qu'il plante dans la chair..
Et le pas cousu soudain au rampant
Ne pas le refuser, chaque maille est un nid dans lequel dort l’œuf de guérison
avec son jaune vivant de lumière
chaque écaille, le fruit fragmenté des couleurs
Dans cette souffrance, je recueille la volière de liberté
car guérir et mourir vont d'ailes (...)
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Ma maison transparente, bulle sortie d’un jeu...
9 décembre 2019
Ma maison transparente, bulle sortie d’un jeu d’enfant. Ou le contraire. C’est là que je loge, prisonnière, à la nue de tous. Cette liberté qui semble la mienne est clôturée d’un tissu de savon qui monte, qui roule sous chaque souffle, sous chaque mot. Et j’ai l’air légère, au-dessus de aiguilles, vagabonde, joyeuse. On se dit, elle vole ; elle n’a ni attache, ni contrainte. Elle défie les lois des femmes. Mais dans l’écrin de cette buée (...)
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Ma maison est encore petite. Elle n’accueille...
5 décembre 2019
Ma maison est encore petite. Elle n’accueille que quelques fenêtres, posées ici, aube après aube
Mais chaque jour, mes bras repoussent les murs.
J’étends le territoire des lumières.
Bientôt des amis viendront, du vitrail parmi les briques
Ce rouge amoureux,
Ce vert vivant
Et l’améthyste, la lampe de cristal que tu mis à mes gestes
Quand il fallut choisir la nuit qui me lie à mes (...)
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Je suis la statuette brisée D’un coup de manche...
2 décembre 2019
Je suis la statuette brisée
D’un coup de manche
Friable fracassée des morceaux célestes du grésil de malheur.
Le sol est un repas de restes
Tout autour
la tombe de l’image
Mon amour mosaïque, une terre close où l’on ne marche plus,
Ici mon corps de glaise sèche écrit encore
Panure d’âme.
Te souviens des gestes qui ont monté ma souffrance ?
Statuette soumise
D’un coup de manche, brisée
Qui parle si bien de (...)
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Dans mon ventre lointain Naquirent les...
19 novembre 2019
Dans le ventre lointain
Nous prîmes étoiles
Dans le ventre lointain
Deux n’étaient qu’un
Ta main, la tienne
Devait courir l’univers
Et elle fila
La solitude a commencé
Par cet infime espace d’un néant entier profond
Entre nous deux
Le voyage devait être long, immense terreur d’isolement, de déchirure
Je sais
En revenant nous avons les traits du fantôme
Et ce creux blanc d’un cœur (...)
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tu n’as pas choisi la nuit c’est elle qui est...
10 novembre 2019
tu n'as pas choisi la nuit
c'est elle qui est venue
jeter sur toi la solide souffrance
comme on éteint les yeux
des bêtes
d'un sac avant la mort
l'irrespirable étoffe qui plante
ta tête
dans l'au-delà
je n'ai pas choisi cette brume
c'est elle qui est montée
me bander de douleur
comme on sangle la bouche
des chiennes
d'un bâillon sur la mâchoire
le mors des dents
sur le silence
qui de toi ou de moi s'est perdu dans l'obscurité
on aperçoit (...)
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Mon rêve a lesté mes poches D’une terre noire et...
4 novembre 2019
Mon rêve a lesté mes poches
D’une terre noire et grasse
Jardinée d’édens et de couleurs
Je me balade porteuse de maquis
De lombrics roses et de couleuvres
Un arbre sous ma veste,
Un figuier peut-être
Mon enfant à naitre
Tu me vois nouvelle fille de la Terre
Contrebandière
Des sources, d’oasis
Mon corps planté, semé
Prêt à fleurir
Mon rêve m’a vue longer le désert
Chercher le (...)
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30 octobre
La musique rampe vers moi Brume...
1er novembre 2019
30 octobre
La musique rampe vers moi
Brume basse d’une oraison en apesanteur
Lape mon corps, tourmente
D’étoupe et d’orgues
J’écoute la brume
Et la glace pure et haute
Esprit de ciel
Que la brume
Que la glace
Et ce corps en vrilles
Qu’élève l’air
Dissipées de soleil
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virine et magenta
21 octobre 2019