dans le livre c’est écrit « au jardin du Luxembourg, les bancs racontent plus d’histoires de cul que de culs à histoire »

je m’installe
que va dire le mien sinon que c’est dur et que le temps est au froid sur le sexe et les miches

dans le livre c’est écrit qu’IL se tient là quelque part cigare au bec et ventre offert

IL être indéfini dont je ne sais que la finesse des cheveux et le format large du corps
lequel d’ailleurs de ces bancs est celui qu’il visite et qui ouvre la porte de l’aventure indiscrète ou secrète
sur lequel oui en effet poser une offrande et une prière pour qu’elles fassent mouche dans le tronc des ex-voto
dans le livre IL est un immense désir à lui tout seul et il suffirait de faire quelques pas à ses côtés pour perdre pied
mais que dire des autres qui doivent laisser derrière eux un sillage de rosée capable d’arroser le désert et de faire trace

je tourne les pages
relire me semble une entrée en matière propice à laisser poindre tous mes sous entendus
femme cherche-t-elle aventure entre chaise et jardin ?

je tourne les pages

où IL est un pardessus flottant en navire entre les lignes
où sa propre faim fait picaillons des anges ces femmes qui boufferaient sexe et sang dans les allées du Luxembourg
IL l’amant des promenades le fendeur des sentes de square d’espaces verts de gazon et du jardin des plantes
IL parfaite illusion tressée en quelques mots savants et venu d’un cruel élan frapper les mémoires de baiseuses
ce IL lecture d’autrefois qui m’avait levée un matin de printemps quand je n’étais ni baptisée ni sanctifiée de la foi des hommes-dieux

j’ai le livre à la main celui-là au titre si explicite qu’il donnerait des idées aux statues et relèverait les paralytiques du désir de leur grabat espérant un nouveau rendez-vous avec le destin

IL se baladerait entre la porte Sud et la porte Ouest
IL n’aurait rien d’autre à faire ni à envisager que de tromper mon temps