Journal poétique / www.jouyanna.ch

Sans TV

dimanche 5 octobre 2014, par Anna Jouy

Comme pour tant, la paroi poreuse du monde n’est qu’un ciel, un peu d’air où se propagent des bruits de gouttes, d’ailes, d’arbre qui se balance. Ma maison tente parfois des conversations. Les murs parlent et désapprouvent mes gestes, mes pensées, ou alors applaudissent dans le secret d’un rideau qui s’évente. Rien de plus. C’est mon monde. Isola

Et pourtant partout la planète fracasse, galerie de cris avec humains autour, le broché perpétuel des souffrances…

Que puis-je dire qui mettrait du nerf à ma langue, sans tricher, sans me sertir de la peau du faussaire ?

Ne rien vivre qu’un rien qui hante.

Bien sûr j’ai ma souffrance. Parfois je me dis qu’elle est terrible, combien on m’a flouée, comme je ne peux rien pour elle et qu’elle va me tenir sans que j’aie vécu…Oui parfois je me songe en pauvre victime, j’assure que je n’y pouvais rien.

Je plonge alors mes doigts dans l’encre, n’est-ce pas une verge à battre l’écriture ?

M’obstiner au moins à l’inventer, cette vie.

Mais la vraie souffrance, la seule qui mérite mon inquiétude, me vient de ne pas savoir si je ne fus pas aussi bourreau, si je ne le suis pas toujours.
ma douleur ne tient-elle pas dans cette incertitude ?
J’ai souffert oui mais combien et comment fais-je souffrir ?

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