journal de l’aube 366
lundi 23 février 2015, par
Le petit tas d’habits a-t-il écrit… au sol.
Chaque soir, déposer ou plier son enveloppe. Savoir qu’on l’a salie et usée de déficiences ou de nobles tâches. Le pain que l’on a fait, cette bavure d’un peu de soupe, ces poussières... Les gestes de la vie ordinaire, de la manière dont le temps a passé plus ou moins bien, plus ou moins pur et que l’on enroule ou jette au sol. Lest symbolique, nécessaire auquel on ne prête aucune considération particulière. Cette nudité que l’on revêt ensuite, que l’on a parfumée ou soignée, que l’on a baignée. D’autres attentions de la main pour accéder au repos, à la médiation obligée avec la mort. Ce petit tas au sol ou sur la chaise, qui résume le peu de choses que nous faisons, que nous entretenons et dont nous nous parons, cet apparat nécessaire et pourtant si léger, une petite boîte où emballer sa vie… et cette simple feuille de tissus divers pour marquer deux mondes, une membrane de fils entre la présence et l’absence.
Messages
1. journal de l’aube 366, 23 février 2015, 06:29, par brigetoun
la philosophie quotidienne
2. journal de l’aube 366, 23 février 2015, 07:50, par pascale
L’essentiel, qui brille par son absence, pudique... Merci à vous.
3. journal de l’aube 366, 23 février 2015, 10:31, par Dominique Hasselmann
"L’homme n’est pas ce qu’il cache (un misérable petit tas de secrets) mais ce qu’il fait."
(André Malraux)
Oui, il faut se dépouiller tous les soirs...
1. journal de l’aube 366, 23 février 2015, 18:36, par Anna Jouy
je pense tout le contraire...
4. journal de l’aube 366, 23 février 2015, 19:17, par pascale
"La vérité d’un homme, c’est ce qu’il cache."
A.Malraux -1967- dans "Antimémoires".
A quoi se fier ?
5. journal de l’aube 366, 23 février 2015, 20:19, par Anna Jouy
!! on n’est décidément de plus en plus près de la vérité ha !ha !
6. journal de l’aube 366, 23 février 2015, 22:15, par aunryz
vous donnez vie ici à
ce qui nous dépouille de la vie d’un jour.
Quant aux deux citations de Malraux
oui, à qui se fier (quel Malraux) ?
La cabale (ou Ben Zimet évoquant la Torah dans "voyage en yiddisland)
s’en sort
en disant
la vie est précisément ce qui navigue d’une de ces vérités à l’autre
et c’est
à ce qui me semble
ce que ce texte nous donne de chair.
7. journal de l’aube 366, 24 février 2015, 04:45, par Anna Jouy
pour vivre , nous faut sans fin mourir....