Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 491

vendredi 13 novembre 2015, par Anna Jouy

Matin, au filet, ruisseau de veines lentes au démarrage. Dispersée, nouée, étendue lâche. J’ai mes pontons, mes pertes étourdies dans la zone à bâtir. Une voilette gravée entre chair et cœur, la dentelle palpitant où coule un peu d’amour et de plastic. J’irrigue le tout venant. Je festonne à la lumière comme d’autres frisent sous la pluie.Y a des plombs sur le verre du souffle où on gâche la couleur. Le bleu est éteint, il a dit, et moi je passe le chalumeau. Le tissu de vivre. Avec des nœuds brodés, des réseaux, des îlots de circul’ où tournent quelques idées. Tu fais le gendarme, je gère l’embouteillage, le fret des sardines. Je suis un parcours tout en pierres et en rubans.
Je suis perdue.
J’ai dispersé la voie, l’ai brisé en éclats de delta. Les embouchures du ruisseau ont des airs de résille. C’est pour mieux voir le jour, ou la mort qui sait ? Être lucide au matin par les trous de serrure.

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