Je poursuis un espace, vide
Une syncope, l’ablation des appendices du son.
Une zone blanche, un chenal de neige, un tiret de mémoire entre des syllabes.
Je cherche les liaisons, les maillons d’acier entre les souffles. Je les cherche mousquetons de langue.
M’encorder, je tiens la corde.
J’ai la bouche mi-close. Dedans, cette liane fourbe, qui me perd, qui me secoue, organe de carrefours.
Ma tête bourdonne des psaumes sans miel et sans esprit. Des coquilles de crypte qui résonnent et Dieu distrait. Il serait bon que je sache qui je dis.
Personne ne me répond et moi-même.
Dans la face de mes paumes je pleure d’être l’effervescence du vent.
L’inquiétude déjà plus entêtée, vouée
un peu comme un épuisement, l’éponge tarie de l’univers, racornie et
ce dernier vacarme si illisible...