journal de l’aube 557
mardi 31 mai 2016, par
Un caillou pousse aussi, comme un embryon de montagne, un désert qui frissonnerait dur et dresserait une pierre.
Un caillou qu’on arrose de fiel, de pensée ou de parole. -c’est vrai j’en dis.- Ensuite je sens le gravier, une puanteur blanche et propre qui loge comme ça dans des parcs admirables, pourtant morts, stériles sans autre objet que l’aride à nouveau. Y dorment allongés sur des bancs les tertres de l’ombre. Ce sont des hommes serrant contre eux des copeaux verts, le dernier mot d’amour reçu et cet écho à quatre feuilles d’un vieux bonheur.
Je vis dans un rêve d’avance, le pas dressé dans le steeple chase du vent. La nuit écaille en ce moment le cerisier d’arc- en- ciel. Je parle à tout va. Partout le choix entre des paillettes d’ombres ou les impacts de lumière… Je vis dans le lieu-dit du sablier. Le poème caillasse, le temps tombe en briques.
Messages
1. journal de l’aube 557, 31 mai 2016, 10:30, par Anna2B
Belle évocation de ces hommes mélancoliques portant en leur coeur un trèfle préservé, dans ce parc où la mort est entretenue. Détestable gravier.
2. journal de l’aube 557, 31 mai 2016, 18:53, par aunryz
[du caillou
au grain de temps]