feuilleter le jour, schistes bien entendu, autant de paillettes plus ou moins lumineuses... les mots, quelque poème, des histoires où l’on s’asphyxie lentement avec des doses de mort cheval, d’autres où l’on vient au jour en léchant des lèvres au sel de mer...
il y a des jours où vraiment je ne comprends rien à la terre, aux amas de sables compactés et m’y sens comme une imposture. tout ça me fait tailler le couvercle de ma propre mort. je ressens à l’instant, à la fois l’immensité des failles entre chaque heure et cette morce de temps prise à peine sur la montre. quelle importance y aurait-il à multiplier les écailles des petits poissons, à les dénombrer, répertoire de ces choses que je ne comprendrai jamais..., ce que je fais au quotidien sur le blog ?
l’ensemble s’échappe, il glisse entre les doigts. je serre en vain ces pétales de vie, pinces surprises du vide : il n’y a aucune nage dans ces merveilles aux saveurs d’arc-en-ciel.
la fatigue me prend, celle du philosophe qui comprend avec la gerbe dedans, que quoi que lui dira sa pensée, quelles que puissantes seront les torsions qu’il lui infligera, il lui faudra mourir.
tout abandonner et moi avec, et ce serait comme dire que m’en fiche au fond ; tentation exquise ; poser la souffrance et me coucher le reste du jour,du temps peut-être. j’envie ces gens qui sont de marbre, de roche dure, jamais la moindre dépression dans leur terrain.
et puis me prendre ma honte... y en a qui voudraient ma place.