rêves-traduction de la nuit
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jardin
4 juin 2014
ils ont dit la pluie tombera sur l'autre versant du jour. midi passé, il bruine doux, j'attends la prophétie des graines bleues du myrtillier céleste. un orage de retard et tout se met de traviole.
j'ai mis l'imperméable de soleil, l'ai bien boutonné tout près du col, enfilé bottes arides, mis chapeau tanné de laque jaune. je suis prête à la tempête, ramasser le bois mort qui tombe avec, grêle du pin et du mélèze, des pignes d'abondance. (...)
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..de raison lasse.
1er juin 2014
j'en veux, est-ce bien le mot, en vouloir, alors que non, je m'en défais ? refus de cet enfarinage de fraudes, l'entourloupe de mots, ce" nous " en graphomanes.
c'est un guet-apens de flamant qui épèle ses jambages sur un fil ; le lire au plus-que- parfait, chemin dallé d'oxyures persistantes, un dire un dire un dire à picorer sans doute.
j'en veux, est-ce bien ça, à mots couverts que je mégote, pas à pas, sentier internet, un pavé (...)
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que dire
31 mai 2014
moi sais-tu je n'ai aucune formule, rien. qu'un étrange vide après. je ne désespère pas d'un trait de poésie peut-être pour ennivrer ma pensée, je ne fais pas semblant, les mots ne veulent rien de moi, c'est de la douleur sans intelligence.
ce n'est pas une blessure ordinaire, l'aurait peut-être fallu d'abord de l'amour et aucun rêve. mais on rêve et puis on construit l'amour autour, ciment de faux accords, jamais la nuit ne colle au jour. (...)
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Ascension
29 mai 2014
prendre ma dune sous le bras, aller la dérouler au bord de la baignoire...attendre que monte un voilier en frotté, largeur hammam, au mat de la douche, puis bronzette de néon,
le frais est dans l'air, au fond certes mais en haut c'est pareil !
ce mois peine à donner le tour, de longs jours pour rien. j'hibernerai tant que durent les pierres de cœur.
me calfeutrer dans la couverture, soleil pure laine en attendant la passe de juin, un (...)
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rappels
28 mai 2014
tente de me rappeler quel bruit cela faisait, cette course, ce rattrapage impossible entre mon jardin et l'autre bout du monde.
tente de me rappeler et combien je cherche encore malgré moi -et malgré tout finalement - à racoler le passé disparu dans un creux d'eau ou un peu d'encre. il y a des endroits, des moments des saveurs, que je ne peux plus détacher du fantôme.
et puis parfois aussi tout oublier, tout jeter par-dessus l'épaule, (...)
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vocabulaire
25 mai 2014
ce que les doigts veulent dire et qui se naufragent sur l'écueil de nos étrangetés.
tu lis sans doute la nuit dans le texte comme je parle le morse avec des voiles qui dansent, debout sur l'échelle.
on dresse on dompte les fauves de nos lèvres, des cris, des râles et souvent le murmure éteint des mouches s'asphyxiant dans la lampe.
je pourrais inventer des graphies, des jeux, des rébus. tout est mailles lâches avec des trous d'air et (...)
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poème
24 mai 2014
j'ai l'amour tué à quatre épingles une nappe de sable un lac dans mon verre
tous mes feux empesés. pique-nique de sans ciel. je tire ta rive sous mon bras et ton panier de doigts sur la faim du ventre.
j'ai l'amour tendu à angles droits un grand pays. les rondins font des coins pour y fermer mes yeux ta folie bien pliée sous mon cou chaud d'idées. cache-cache essentiel. je tâte entre tes pas les secrets du silence.
ton cœur est pris et (...)
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marcher
22 mai 2014
Mouvements, beaucoup de mouvements pour accompagner l’esprit qui tremble lui aussi dans la crémaillère lunaire d’une draisine aux petits bras. C’est la seule chose dont je prends conscience. Je ne veux rien entreprendre pour contrecarrer la force de ce mouvement- là. La vie est la plus forte. L’espérance la plus nécessaire.
Je marche sans cesse, le corps suit mais l’esprit, où reste-t-il ? Figé dans l’hypnose de quelques impressions furtives. (...)
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poème
18 mai 2014
Rien, te dis-je
Ça arrive toujours selon les jours de l’eau
Une pluie bien sûr entre nous
Et du vent pour alimenter les ramures
Voici le cahotement de la mer
notre grand chemin qui bouge
Et des vagues et le monde dedans
Voici les remises de lumières au pas du miroir
Dis-moi l’amour, même un parfum
Que j’ôte ce masque en colle de peau.
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danse danse mon printemps
14 mai 2014
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