livre des suites
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bleu soir dont je tire un nid d’épingles. toux...
11 mars 2014
Bleu soir dont je tire un nid d’épingles. Toux cactus dans la serre ordinaire. Sous verre dans l’aquarium à soleil. Mûrir. Avec cette infinie nostalgie d’aimer sur le fil aigu d’un oiseau qui passe.
Ressentir ce qu’il y a d’éperdu à s’agenouiller dans un dernier soleil, mains ouvertes. Demains... disent-elles.
Tout miser sur l’éblouissement, la silhouette, la forme précise, ce chablon de bonheur qui contre le jour et découpe la nuit.
Bleu (...)
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voyage 1
7 mars 2014
Patience les fûts noirs.
Tenez bien le ciel portez haut la voûte ronde de mes prières
Patience de racines mouvantes, diffusez vos essences dans la respiration moite des nuages
Diffuser à petits soufflets les murmures humains
mais savent-ils encore qui vous êtes
Patience arbre qui avance, bras levés jusqu’à la victoire
Patience communauté des silences et des brames, allons vers des métamorphoses de lièges et d’aubiers, dermes rugueux sur (...)
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insomnie promise
26 février 2014
Utopie de dormir, de laisser couler le corps dans les plis du drap, de se donner à ses vagues, d’entretenir la marée.
Joindre son bout de vent à une voile. Nouer le cri au mât... mouette y es-tu ?
Il y a des soirs qui ressemblent à des régates. Toutes les rames dehors, les bouées, et la bouteille pour le message, celui qui va flotter longtemps et qui s’échouera loin tellement trop loin qu’entretemps j’aurais bouffé toutes mes aubes.
Quota de (...)
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écrire...
25 février 2014
Remettre ce champ d'inquiétudes à son propriétaire, lui rendre le sol, les racines dont est fait cet osier de cage et de panier. Le remettre de main à main, de langue à langue, de la moiteur entre les peaux jusqu'à ces moussons sonores flirtant dans les cheveux.
Remettre, rapporter cet étrange, ce malvenu et dire : reprends ce qui est tien, ce qui est ton ouvrage. Il faut défaire le méfait, la vie cassée, fractures modales, erreurs (...)
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silène à ses appetits
23 février 2014
....
" Ne faut-il que me taire ? Tout le temps... Et qui donc crie, se lamente, et nourrit en moi cette faim, cette boulimie ? Me faut-il changer de cap, oublier les navires, oublier le large, et le vent, et les barges qui emportent en soi les désirs oubliés ?
Déterrer. Enterrer ... dans cette chair, ce qui fut et ne sera plus jamais. Ou alors dormir, m'endormir... Désespérer chaque jour avec plus de ferveur, devenir un passé (...)
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Pour moi, ce ne sont toujours que des rêves....
20 février 2014
Pour moi, ce ne sont toujours que des rêves. Ou alors des rêveries éveillées. Peut-être, des absences internes avec beaucoup de bruit dehors et autour. Les idées, les intentions, le fil rouge du récit s’estompent. Des tessons d'histoire que je n'arrive pas à rassembler, des moments où tout le reste de la planète, où que ce soit, me fait me déplacer et partout chercher. J'aimerais savoir.
Chacun semble s'activer, sûr de son rôle, sauf (...)
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est-ce si difficile de partir quand on a l’âme...
14 février 2014
est-ce si difficile de partir quand on a l'âme à tuer des chats, à pendre leurs yeux par les moustaches griffes en solde, à aiguiser ses incisives d'un canif fraîchement meulé ?
si difficile de se finir vlan contre le mur ?
rouler ses roulures, ses hanches de femelle puisque c'est ainsi que j'amasse.
j'ai tendu l'élastique la fronde mortuaire. possible qu'il y ait un ciel pour les taquets, une cible pour le cou.
je suis en route, (...)
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Rien
9 février 2014
rien, m'as-tu laissé
un murmure le long du globe de la Terre
des passes de bretteur langue lame dans le dos
tous les courants qui frisent digitales de nuages sur les seins continents
rien, la mèche des apéros de grenade, quelque chose qui rouge et goutte dans nos vers. je ne t'ai plus, perceur de tempes qu'une botte secrète.
rien,quand tu pointais ton doigt en vissant ma folie. je pense à des étapes, des séquences, à la note levée, des (...)
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all inclusive
8 février 2014
Entre temps, quelque chose essaie d'entrer ; les mots par petites touches se faufilent dans les derniers interstices. Je les regarde fourmis rouges, venues de l'autre côté de la corne, de l'abri qui a poussé tout autour, carapace de joli ciment vert dans laquelle je me tiens en tortue.
Entre temps, j’attends : Je suis l'animal dans la cage, le verre, les arbres morts qu'on y a mis pour que je m'y balance, que je puisse être vue sans (...)
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poème derrick
6 février 2014
je vais tremper minuit
dans un bol de lumière
ailleurs
ces hommes liés en bottes sur des champs de bataille
ce grain sombre qui laissera amer et le ventre cru jusqu'à l'âme
moi aussi sombre et noire
j'envisage de déserter mon monde
pareil
partir en emportant mon souffle dans un sac à main
retracer du doigt les infinis de ces conversations
dans l'air il y a des fentes que rien ne pourra souder
garder mes yeux troués
emboîter (...)