textes de passage ... vibrations
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ménage
7 juin 2014
quelques heures, les prendre. sous le bras, sous la main. les déplier éventail de lumière, ouvrir les fenêtres. nettoyer. je ne sais plus si je dépoussière le ciel ou la transparence de ma cornée. faire du propre, décraser les restes de fracasserie, que faire d'autre ? le coeur sort de tous les bitumes, touffe de gazon pour ma part. cela fait un mois que je ne me suis disputée avec personne.. je viens chercher la paye, cumul de silences et (...) -
sous la dent
1er juin 2014
absence. boulimie d'absence. ouvrir la mangeoire et dès l'instant de l'oeil ouvert, du retour parmi les autres, claper claper claper encore l'absence. m'en remplir, m'engrosser encore de l'absence. tout ce qui est lui fait ventre. je la mastique, la déchire, la rumine, la recrache. l'absence dedans dehors. en robe de salive, en robe de sucs. mots ou petits traits griffés, en taches en raclées... sous la dent. plus elle est, plus je (...) -
mai
29 mai 2014
choisir son caillou de mai dans la course à l'amour est nécessaire à lester ses poches ventrales mais le cracher en semis de couscous pourrait donner un champ de blé abribus des coquelicots... il y a des destins bien étranges pour les pierres, dont celui de faire progéniture de révolution et pareil de précieux... le voile du palais fait naturellement danse personnelle sur le parquet des anges. les passes de cuisses, celles des ciels , (...) -
météo
28 mai 2014
Sursaut de froid on annonce un reste de neige électrodes aristocrates de nos météos décongeler pour midi le mystère qui, sombre glaçon, règne en maître sur l'apéro géomancie polaire des bribes d'eau, des bribes d'os tenir en hypodermie naturelle et galactique des basses températures les pieds devant au décalogue des doigts décalotter le Nord aux becs Bunsen dédicace des dents promontoires de neige sur tes joues tenir la conjuration frigide un (...) -
jardin
24 mai 2014
Dans la serre chaude un soleil de radiateur couve des œufs de fleurs. Je glisse ma main sur le premier gazon de cresson, sur la douce fourrure verte des pensées. Je traverse le domaine d'un regard, le coin des ricins, celui des bégonias et ces îles de chrysanthèmes en éclosion de cimetière, l'odeur de la terre pleine et rousse, l'odeur de bois pilé, de feuillages d'ambre... Et plus loin dans un étang de tomates et de cerises les larmes (...) -
twitter
21 mai 2014
avec mon point de côté, petite cloque triste je suppose toujours au même endroit je n'y vois rien le message pour les abeilles et les papillons est sous enveloppe j'attends la levée postale de l'aube je suis prête ça vient le voilà qui passe sous les seuils et fout du lierre partout je ne vois toujours rien je suis aveugle c'est le silex des lampes électriques par temps instable combien sommes-nous à ouvrir aujourd'hui l’œil sur des (...) -
passez
18 mai 2014
pas assez de temps pas assez de mots pas assez de lumière pas assez d'avenir pas assez de savoirs pas assez de rires pas assez de jouissance pas assez de vitesse pas assez de patience de folie, de confiance pas assez de présents pas assez d'écoute pas assez de réponse pas assez d'exigence pas assez de beauté pas assez de pardons pas assez d'oubli pas assez de désir pas assez de fil, de lien, de foi pas assez de sel pas assez de mer, de (...) -
construire
14 mai 2014
construire un poème, gabarit d'un peu de cendre de la boue d'après la mort dresser la tourbe comme on dresse les fauves pour qu'ils fassent le beau la voir boréale lignages de lumière ou orgues de Grand Facteur la Nuit. construire cette palissade, raclée à la corne pâtissière, dessiner le glaçage monter la tourte des planches et des cercueils l'enfilade des réverbères à la pointe de flammes gâteau d'anniversaire construire ou édifier ou (...) -
passage
11 mai 2014
bien sûr que j'y viens pourquoi pas ta rue n'appartient à personne les pies ou le cafard le reste jeté en considération du vivre et du déchet bien sûr que tu sais que j'y viens que je regarde que je passe t'as toujours un mouchoir pendu à la fenêtre t'attends qui au juste ? une reconnaissance du nuage ? bien sûr que j'y viens que je stationne que je racine que je ne décolle pas mais c'est de moins en moins pour toi pour moi par contre (...) -
mouton noir
9 mai 2014
brûler le mouton noir