hors chants
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zénith
2 juin 2014
la poésie
bigoudis de doigts enroulés à fond de crâne
des idées crêpent le désir
et lacent serrés ses élans en guêpiers
ne franchir que des vagues
et flancher de la tête
réinstaller sobrement sa chair sur d'autres balcons
se rendre aux évidences
rien non
rien ne surgit
n'embrase
si ce n'est ces volcans
éruption de cheveux fous de feu
chacun la vie
chacun le lot la part de terre le pavé le petit fleuve privé
chacun le temps le (...)
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katana
30 mai 2014
l'important c'est la gravure, la nervure qu'il y a dans l'écrit. . parfois je me dis qu'un texte doit être niellé à petits coups de tampon, marqueté, comme le sont nos digitales.
seul le temps permet de bien lire le motif..et ce coup d'encre qui vient dessus quand on fait un premier tirage
un premier jet, puis du repos. le mettre à tremper.
puis le sortir de son jus et voir ce qu'il en reste.
cesser de croire qu'une belle formule est une (...)
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du matin au zenith
23 mai 2014
les brumes n'ont pas d'ombre. chaises de jardin dernier rouge qui tienne. m'y accrocher. c'est le pays dans lequel nous sommes ensemble. façades hautes comme des soleils et nous couchés en rond, conque de chairs sur les pavés. jamais lit n'a dû être plus mousseux.
nous sommes le secret, l'airain. de nous montent les lianes de calcaire, les sculptures humaines.
ferme ta main sur mon ventre, je vais mourir.
ciel ouvert. écarter la (...)
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poème
22 mai 2014
cafard
intense maturbation de caillou
les pierres éjaculent des messes noires
charbon juteux sous l'âtre
feu paradoxal
je gèle lentement de tisonner des religions de cendre
m'aimais-tu ?
(craquement de bois morts)
à la brindille, au petit tas
une solde raclée sur tes souvernirs et tes défaites
perlimpinpin d'escarbilles
l'amour en fracassée de flamme
j'y pense parfois
comme on sait qu'on ne verra jamais l'Arizona
et qu'il (...)
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douleur
19 mai 2014
prendre la douleur, la prendre entre ses mains, l’appréhender avec des mots, des petits bruits,le langage des oiseaux. la saisir ainsi et une fois qu’elle tenue ne plus rien laisser couler.
la déporter, la délocaliser.. de ce nid de poitrine à cette étagère ou cet enclos libre-service.
la transplanter ensuite dans le mou d’un poème dans le corps spongieux d’une libellule peut-être.
transmettre à l’inconnu cette chose neuve et génétique à (...)
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zéniths
16 mai 2014
j'ai le tournis, le suave tournis des choses qui se lèvent et se couchent comme des soleils multiples. cercles de limonaire.
la vérité sur les épaules est un étrange bagage si pesant si léger, l'entier
disséminé dans les parcelles du monde
et des rames de galère pour avaler la Terre.
...
un cyclope fait son trou dans ma mémoire
béance d’une orbe d'ailleurs
perforation de fontanelle
l'esprit bat soudain une troupe d'idées noires
poissons (...)
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hauteur
15 mai 2014
se relever, s'élever du détail, prendre marche à chaque noeud de corde, monter.
prendre recul grand angle zoom arrière toute. tenter de se faire une idée, un monde moins flou.
bannir les bavures de l'encre dans les papiers solubles.accorder sa myopie à un univers de moindre exigence. laisser s'écrire toute seule l'histore et son envoi. n'y être que pour le (...)
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de quoi l’écrit est-il fait...de cette pensée...
13 mai 2014
de quoi l'écrit est-il fait...de cette pensée qu'on croit devenir transparente parce qu'habillée de mots choisis, d'une sorte de clarté qui frapperait le regard et l'autre aussitôt...?
est-il fait de communication, de message, d'une idée peut-être qu'on voudrait laisser entre soi et les hommes, liens de sons et d'humeurs indéfinies sorties de soi ?
est-ce passer dans un tamis de papier et en ressortir très nu plus essentiel à la lumière (...)
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faiblesse
11 mai 2014
faillir, faire ces choix qu'on ne sait pas faire, qui ne sont peut-être que ceux de l'incapacité, ceux du vivre petit, du vivre sans.
faillir, perdre audace, se détester de toute sa peur, de toute sa misère. parce que rien n'est moins clair que cette évidence d'angoisse, de défi, d'essoufflement, partout dedans
faillir manquer de son courage, de sa force, faillir faiblir infiniment. n'en retirer que de la honte. du miserere lamento. (...)
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ahurissant repas
29 avril 2014
Profonde Savoie, restaurant Rimini, décor fin 60, version ne Cassez pas les fauteuils. j'avance sur des catelles chinées caca d'oie et champ de moutarde. chaises simili, ça crisse aux fesses.
la patronne longue baraque athlétique, cheveux courts, blonds, visage au carré comme sa coupe, se penche. beau sourire amical. elle redresse ses épaules phénoménales- bien 6 kg par haltères
– le plat du jour est à 12 euros avec salade composite et (...)