rêves-traduction de la nuit
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fête des mères
11 mai 2014
Quels prénoms lui auraient plu ? Totems de l’histoire et des dieux. Que n’est-elle Fleur de mai ou Taureau assis ? Que n’a-t-on attendu que les saisons passent pour la désigner ? Elle, mais lui aussi qui aurait pu être tout autre, plus véritable. Quels petits destins modestes et rabougris a-t-on envisagés pour eux, quand il a fallu d’un nom leur tracer l’avenir ? On fend le front d’un peu d’eau et le ciel ouvre ses longues orgues, un sang (...)
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tout ça
9 mai 2014
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sieste
3 mai 2014
cheveux en nid. tiens ! un oiseau des oeufs un vol et le coucou laveur...
suisse le coucou . l'heure c'est l'heure. bruits sauvages et rituels. ces marque-pages de matin bon.
passer l'âme au tamis. chaque pore propre et net.
attendre sa pépite.elle vient assurément comme il y a
toujours du calcaire dans l'eau. si les dieux sont à la montagne, le sel est à la mer
et l'eau fait un flux pluvial dans la bouche.
remettre une bûche dans (...)
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parler
26 avril 2014
quelqu'un parle, ce ton, la mosaïque faite de ses cordes, pinceaux de souffle. le rauque éraillé ou le velours. un merle disais-tu et moi j'entendais ce bruit de gravier que peut avoir le seuil de la bouche, l'accent imperceptible du mouvement de tes lèvres.
quelqu'un dit, préparation de chaudron, de caisse de résonnance, caveau de vibrations, puis l'amplificateur, les joues qui se gonflent. voiles de palais. gongs humides.
quelqu'un (...)
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encore...
25 avril 2014
d’une journée empreinte de mâchoires. gisement de mots qui viennent et me quittent aussitôt. verbes en foin
je serre le coton sur la plaie, un jus rouge me répond
défi pour l’arnica, la douleur se tient à carreau. je constate le petit trou : ici dormait une sagesse noire, à la fin de la langue impassible et creuse, dans le repli de la joue,
prises de tenailles deux mouvements pour rompre le silence. je pousse un petit cri, assoupissement (...)
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journal de voyage 6
22 avril 2014
à la poursuite du rayon bleu...je vise un coin de la carte des pluies. je pointe, je tends l'arc à fond...rien. impossible de faire couler un sang de prince ou un sang royal..le bleu est une couleur difficile à hisser, certes et moi je n'ai rien de Jeanne d'Arc. contente d'une transparence de gouttes déjà...politiquement suisse ou non.
le temps me pousse à quitter Castres et ses Goya noirs. épreuves d'encre dont le souvenir me plonge (...)
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journal de voyage
18 avril 2014
tour de ville, séquences de places, de trottoirs, de bains de pietons. recherche de quelque chemin perdu.
me réfugie dans les queues de mots, de phrases, de métaphores. perdre l'angoisse en brèves de textes. petites sensations qu'il faut ex-primer ou im-primer.
pédalier aiguisé, d'avancement , de progression, de route à la semelle et de coups de frein. roule ma bosse et celle de la tête aussi, celle qu'on se fait en chutant. crispation (...)
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promenade
12 avril 2014
sortir du crabe, briser la carapace, la fuite en latérale. se garder nu.
retour d'une longue promenade. eaux plates taillées en émeraude.il fallait respirer chaque pas, étendre une voile sous les yeux, dilatations du bonheur .
j'ai ramené ici le sac de nostalgie, l'insaisissable existence qu'on n'a jamais vécue. il n'y a aucun souvenir dans ce mot mais le manque toujours. on ne peut presque rien vivre et on le sait...on en pleure les (...)
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encore à dire
5 avril 2014
j'ai l'amour tiré à quatre épingles une nappe de sable un lac dans mon verre
tous mes feux empesés.pique-nique de sans ciel.
je tire ta rive sous mon bras et ton panier de doigts sur la faim de mon ventre.
j'ai l'amour tendu à angles droits un grand pays.
les rondins font des coins pour y fermer mes yeux ta folie bien pliée sous mon cou chaud d'idées.cache-cache essentiel.
je tâte entre tes pas les secrets du silence.
ton coeur est pris (...)
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le pont sous l’eau....
1er avril 2014
L’instant d’un oiseau, tout se peut dans un ciel qui fait de telles parenthèses, deux ailes autour d’un nuage, d’un soupir.
Le ciel est grand ce jour-là. Les herbes hautes, prêtes au foin, et il y a dans le bleu des bandes rapides de nuées qui cavalent. Il souffle fort, mais peut-être plus encore dans les hauteurs où se charrient ces formes inabouties d’orage. Des cotons en fuite. Femme petite porte ses tresses en nid sur la tête, puisque sa (...)