textes de passage ... vibrations
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mécanique
3 août 2014
Mécanique des fluides, je démonte, dénoyaute les moyeux de paroles, l’engrain de traces illisibles. Qu’y a-t-il à l’intérieur suspendu, balles de son dans des cocons de transparence ? Je parle sous l’eau des mots comme des tanches, sable d’écailles et ce gisement de pierres. Je démonte les clepsydres à l’aiguille des moulins Tout mettre dans la layette grailleuse, vis et boulons et le verrou de toi qui serres, plaque contre plaque, les (...) -
d’une phrase que faire... 3
30 juillet 2014
Chaque pas est un cimetière J’enterre Je catafalque l’effort de vivre, toujours brisé à la rotule Semelle de plomb, imprimatur Chaque pas Poinçonne de mes aiguilles le trottoir du temps Je couds la mort au bitume (mais seules les femmes peuvent user ainsi de leurs chaussures) Vivre une marche haut perchée Pour claquer comme un clou qu’on enfonce J’écoute le rythme et la saccade Le pouls rituel de la mitraille Mourir à coups d’épingles Saint (...) -
d’une phrase que faire... 2
29 juillet 2014
cloître ou volcan, n’est-ce pas la même affaire, une ronde de feu où se noyer tu gardes à la paume un lac et le filet sauvage échappé du roseau. En corps dis-tu… je te crois Tendre les arches de reins, voûter l’espace et Dieu-le Temple Laisser fondre des péristyles aqueducs et murailles à l’éponge Mélange de mort et de lave qu’on essuie, après Marche des arbres, de la pierre empilée des fumerolles : Chaque pas prie. Et tout autour moulin et (...) -
pas d’aube
28 juillet 2014
je regarde le ciel, celui-là même qui a failli m'échapper. revenir de la buée du songe, tout empêchée de gestes inachevés. il semble avoir éteint sa lampe lui aussi, tiré un coup droit dans mon oeil. grisaille de traviole, son ampoule sur veilleuse. je marche dans le bref espace, je m'attends à des brumes mais ce n'est guère la saison... pourtant ce matin il me plairait bien de surfer des épaules dans des ouates célestes. ce n'est qu'un temps (...) -
Sémantique
27 juillet 2014
D’aucun son tirer l’alarme Il règne ici le silence à naître. L’interstice départi où vaque encore ta mélodie J’enclave ainsi la note, le salaire frigorifié des cloches… À cette heure de pointe Le transfert médiocre de ce mot vers son champ La mine exhumée et les fanes pantelantes des obus. Ai beau testé l’insignifiance Toujours il y a ces résidus qui questionnent Interrogations jetées en l’air Retombées des mannes d’étincelles. Âpre est le goût (...) -
envol
22 juillet 2014
la carlingue est bourrée d’envols et de départs pleines gueules et pleins ventres les orgasmes attachés et les sièges éjectables une montée en fuselage. à bord on matricule sa place au pays des allers-retours les genoux joints les mains aux menottes la trouille de sauvetage et l’air de courte échelle. c’est de l’acier qui brille de l’oiseau riveté mazouté ivre mort avec bâillon sur le mur du son si haut le ciel fendu bave des fleurs blanches et (...) -
poème indéfini
16 juillet 2014
douter fermer les pas sur la contredanse tous les bourdons en élastique désirer clore les mains une maille après l'autre dans un gilet essorer le jus attendre que ça se délace délier épeler le muguet aux carrés blancs de la langue des oiseaux donner bander la course le mors au poing ongles ras les élans délirer prononcer dans l'eau silencieuse ces livres où gisent les idées dormir éteindre alors ma course comme une chute sur du (...) -
aimer
11 juillet 2014
t'es venu j'ai dit oui t'as dit je reste j'ai dit oui t'avais faim j'ai dit oui soif j'ai dit oui t'as dit lave-moi j'ai dit oui t'as dit fais-moi beau j'ai dit oui t'as dit loin ce chat, j'ai dit heu oui t'as dit une auto j'ai dit oui des voyages j'ai dit oui des restos j'ai dit oui des vacances j'ai dit oui t'as dit soigne-moi j'ai dit oui t'as dit écoute-moi j'ai dit oui baise-moi j'ai dit oui baigne-moi j'ai dit oui (...) -
vacances
6 juillet 2014
écrire avec du faux -fil l'été m'étouffe de trous de sable en eau troublée de traces longue distance du kilomètre invisible je tire mon aiguille l'alentour se dissipe, les murs grimpent au soleil je peine à me retrouver cousette des orées ma voix se tend et casse coton qui ne doit rien retenir que ta face contre la mienne c'est dire le peu de vent l'été de grande solitude non je n'ai rien oublié l'été (...) -
orage- la mémoire de l’arbre
5 juillet 2014
Passage d’un orage hier soir, du bris de mélèze partout. Je suis la seule du quartier à conserver ainsi, précieuses les résonnances de la tempête. Une semence au sol, un hachis menu de drums, projeté à terre. Des volées de bois mort. Je contemple le dessin, les échos divers ; la terrasse en est couverte, la pelouse truffée de pignes, le parc et ses échevelures d’arbre. Ici on garde le souvenir du bruit en reliefs ; des graines, des plantons, (...)