hors chants
-
A-t-on inventé la mer pour ma chambre ?
12 octobre 2014
A-t-on inventé la mer pour ma chambre ?
Née ici jamais je n’aurais dû te connaître, je n’ai pas la marche à suivre pour dérouler le sable
Et la voilà usant mon lit à la cuillère d’écume.
Je suis de l’essence de collines, de la haie, du taillis. Mais elle qui me taille au couteau d’horizon, lames de ciel à la meule de l’eau. Ici on ne peut s’échouer sur rien, la mort reste dure, elle nous brise à la rotule, on se fend d’ailleurs, on se casse (...)
-
route
11 octobre 2014
Je pose mon masque dans le travers.
Regarde de plus près, je suis morte.
Oui sur le bas-côté de moi, il n’y a déjà plus personne
Qu’un accident de rouille et des herbes qui me percent
Je reviens en arrière, je remonte c’est si loin le jour qui déglingue
Après
ce n’est qu’un énorme ralenti avec en fin d’images un cri, une prière.
Je finirai avec Dieu à la bouche, autant que j’ai vécu
Bon Dieu !
Dans le pré où j’ai misé ma tombe, c’est un onglet (...)
-
le monde est une rencontre : la tombe du poète
8 octobre 2014
Aube d’été. Je plante le décor, tout autour un filet bleu. Un ciel servi en potion de courage. J’en ai besoin. Là où je vais c’est loin, c’est l’autre bout du monde, c’est l’autre bout de moi. Je dois y aller. Je m’y suis déjà rendue en pensées et chagrins mais ce matin, c’est le jour qui contient l’heure, qui contient la minute et ce moment où je lâcherai tout, cet instant où je vais te retrouver.
Je l’ai déjà pris maintes fois dans ma tête cette (...)
-
marginalités
5 octobre 2014
marge, l'espace des manœuvres, des retournements de situation.
marge à gauche ou à droite, combien de carrés pour mettre son souffle en
question, pour vérifier à l'échelle ses points sur le côté ?
mériter ou non la moyenne ?
vieilles sueurs d'une tâche sans équilibre, à la niche des humeurs bonnes ou
mauvaises.
les miennes.
marge toujours, l'autre part du texte. la chenille vertébrée de rouges épines tout
le long de son accordéon, qui (...)
-
bi-polaire décaféinée
1er octobre 2014
Comme tant d’autres, je ne cesse le haut et le bas
de tenir entre mes mains les gabarits du vivre
Paramètres anxiogènes et données d’apaisement.
Je suis du verbe suivre
Mon libre arbitre se nomme sans doute impalpable imprécis ou instable.
Parfois on parle de danse, je parle de hoquet
à la gorge c’est le mal du séisme
une onde Ogino,
un contracté d’affaissements
un syndicat de montagnes
Je flippe et tilte, billard de hasards et de massues (...)
-
langue
28 septembre 2014
est-ce vraiment une langue ou est-ce un rut impératif, la tension qu'il y a sur la corde intime ? j'écris à gros bouillons, à la cuite désespérée des couleurs. j'espère atteindre une blancheur de madone. pourquoi ce n'est pas moi la Vierge Marie ? pourquoi ne suis-je que la vestale des yeux de la Lune ? j'ai la chair des fougères, les vertèbres de bois dur. je chasse j'aboie je brame je meurs et je renais, sans fin. de la lignée de la nuit (...)
-
après...
27 septembre 2014
quelle résistance puis-je encore face à l'ignominie...?
me sens rongée de douleur et d'effroi comme tous, désintégrée même, la vermine m'assaille, me fore, me cironne, larves de haine mordant mon corps, ma tête, transformant les lignes de vie en sciures.
L’ensemble solide s'effrite, l’humanité cimentant mes cellules s’écroule comme une termitière. combien de galeries creusées encore en moi, avant d'éprouver à mon tour l'acide mal de la (...)
-
lourde. ça y est le poids de la lumière. son...
22 septembre 2014
lourde. ça y est le poids de la lumière. son acier qui décharne la nuit.
me redresser. offrir ma verticale au métronome. attendre le clic du départ. m'attendre qui sait...
un balancier régulier. un tempo sans secousses. prendre le temps par derrière. faire comme si, faire profil bas...arranger soudoyer..pas encore, pas tout de suite..
ça y est le trot d'essai, le dégourdissement est passé. on attend ta course on a joué le ticket gagnant, (...)
-
sur place
20 septembre 2014
Je ne tiens compte que des coulures, de l’épaisseur d’acrylique des tables de matière.
Que des émergences
de la stalagmite de l’âme
Il éclot au ras de la vie des verrues divines,
châsses bénies des surplaces de mon corps.
Il bégaie le bougre, te rattrapant et te rattrapant encore,
Kyste des respirations de l’ange
Je ne tiens compte dans le boulier d’ivoires que des mots ressassés.
De la reprise en zig-zag, du tacon de l’amour,
une gaze (...)
-
rencontre 1
17 septembre 2014
Dans la rue. Il faut parfois sortir. Prendre le trottoir, le suivre comme on suit un ami. Se dire que si vous ne savez pas, lui sait bien où il vous faut aller. Faire confiance au hasard ou au mouvement calme du bitume. Sortir de la chambre et faire comme si à l’autre bout de la démarche, il y avait un rendez-vous, un quelqu’un qui ailleurs se préparerait, lui ou elle aussi, à tenir la rampe basse du trottoir pour vous rejoindre. Mettre (...)