rêves-traduction de la nuit
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nef
16 février 2014
Modale existence, tous mes verbes conjuguent à rebours
Neurones en neuvaine, dépassements de grains de folie
J’aborde les liminales allées des dieux du dimanche
Reposoir de linge et d’ornement
Je prononce des prières à l’essai
Spasmodiques encens, la nef est pleine, procession de guenilles
J’invente des limes à la pierre
Des devoirs de liberté
Calames d’un peu d’étang
Jette dedans des ricochets et des trous !
Sous les dalles écritoires de mes (...)
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binôme
13 février 2014
toi, le binôme des devoirs de poésie
à qui je remets mes dettes d'extase
le gigolo des hôtels d'évasion
oscillant entre des liserés de gravats et des indemnités charnelles
je t'inocule de hoquet en hoquet mon monologue jauni
pour émacier le guêpier hostile du temps
toi le binôme essentiel
en retour
quand mon regard est cette interminable lugée de (...)
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voyage
10 février 2014
Voici que débutent de nouvelles leçons, des voyageurs entiers par valises, par chemins, débarquent de mes oiseaux, par plis qu'il y a sur la surface des eaux, par coups de raquette propulsant les volants. Je sais que leurs mots valent bien ma souffrance, que se gavent nos outres des pluies de nos enfances.
Sésames
C’est alors que ça vient, que ça pousse.
Voici que débutent avec des clefs, de la sciure jetée sur la raison. Ne pas trop (...)
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funérailles
8 février 2014
Avez-vous bu la tisane des mers
Deux cuillères de sel pour purifier vos joues ?
Toussez bien mon amour je vous prie,
Comme vos chats qui se mettent en vrille
Si vous pleurez tout bas
Avez-vous bu le cidre naufragé de mon premier péché
La quille d’une mue rampant entre vos flancs
Tirez bien je vous prie le drap de la rivière
Comme tous ces saumons qui meurent à la dernière
Si vous tuez le temps
Avez-vous bu la messe et ces ciboires de (...)
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annette debout
2 février 2014
Pas de bras, mais des épaulailes. Deux branches de ciel ramassées dans les salières des omoplates. Quelque chose qui aurait avorté. Moignons divins moignons célestes. Elle ne volera pas mais plus légère tout de même, brassant le ciel, émulsion d’ange. Est-ce ainsi que les femmes vivent ? Debout presque ronde pour lui et son monde de minceur active, presque hypertrophiée d’accueil et d’îles. Elle n’est d’aucun mouvement, impossible action. (...)
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pourquoi aimer
2 février 2014
Peut-être est-ce pour cela que j’aime l’aube. Le lever, le passage étonné de la nuit vers le jour. Où qu’il me conduise.
L’aube ligne du départ, nouveau coup de sac du bonheur, incessante reprise du passé sur le futur, couture au zig zag entre rêves et réalité. J’ouvre les yeux et me savoir vive, avec un nouveau jeu entre les doigts, une nouvelle main, des cartes fraîches… La force d’un espoir plus puissant que le sombre résultat du soir quand (...)
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magnificat
31 janvier 2014
dans le livre c’est écrit « au jardin du Luxembourg, les bancs racontent plus d’histoires de cul que de culs à histoire »
je m’installe
que va dire le mien sinon que c’est dur et que le temps est au froid sur le sexe et les miches
dans le livre c’est écrit qu’IL se tient là quelque part cigare au bec et ventre offert
IL être indéfini dont je ne sais que la finesse des cheveux et le format large du corps
lequel d’ailleurs de ces bancs est (...)
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triée
29 janvier 2014
crible, le mien.
ne sommes-nous pas tous tricotés de coups de pluie, bitume vérolé. tes mots sont particuliers, de la semence de trous de caillasse dans lesquels monte l'inattendu rêve que je vis. des images dont tu ne sais pas du tout le cinoche que je me fais.
j'ai la peau cloutée de néons où tu peux atterrir, balises mortes ou vives ,vues du ciel.
crible de lumières pour descendre de ton nuage.
La vie est encore, c'est vrai. plus pour (...)
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je ne veux pas être guérie.
26 janvier 2014
Je ne veux pas être guérie. Quand on écrit, on sait qu'on est depuis toujours ou même depuis très longtemps, blessé. Il manque quelque chose, un bras, une jambe, un œil, un sexe...on le sait, on est handicapé de base. Et on a tout construit qui ressemble à ce manque. Des pages entières en forme de membres, de sens et de cul de compensation.
Remplacement, procuration c'est ça, avec aussi le manque d'amour essentiel.
Je ne veux pas être (...)
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Résumer. Pas loin de consumer. Mais quelle...
22 janvier 2014
Résumer. Pas loin de consumer.
Mais quelle merveilleuse autre part du point, des outils du Pôle Nord, magnétique voyage vers le cœur du noir que ce résumer. On imagine les deux mains groupant les rondelles des axes de l'univers, limaille d'anges bien entendu.
Résumer. Dernier os du repas, squelette lumineux d'une ultime étincelle. On a sacrément bien vécu n'est-ce pas ?
Résumer au garrot le sang, la vidange utile d’une prise qui émeut._ (...)