textes de passage ... vibrations
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puzzle de sable
27 septembre 2014
Vivre, régler ses indemnités…tranches d’intégrité Revenir à la vie par séquences, par pesées de sable Recomposer l’image, rassembler ses clins d’œil, ses cillements ; la vue est une mosaïque de globules. Je capte les facettes de la vie drosophile. Volets clos, volets ouverts, les cils tapent sous la lumière et je bats l’entrée de saloon de l’éveil Par compensation, par rachats, je paie le prix fort pour reprendre pied dans le tableau vivant. La (...) -
le monde est une rencontre 2 / le patineur
23 septembre 2014
10 heures. Le train partira à 15 heures mais j’erre déjà, inutile. Inutile, je le suis par instinct, par leçon. Comme d’autres fraudent et recèlent, par astuce ou par métier. Inutile. Pièce en transit. Qui ne s’emboîte dans rien, ne poursuit aucun engrenage. J’erre. Superflu de transit, de salle d’attente. Truc oiseux, dérisoire qui se serait détaché de la grande usine. Les chaînes humaines ne cessent de passer ses bestiaux au tourniquet, de (...) -
Et puis dehors il pleut des gouttes grosses...
21 septembre 2014
Et puis dehors il pleut des gouttes grosses dans le flou de mes cils Est-ce qu’elles remontent, trafic de transparences ? On échange les lumières d’en bas avec celles du ciel. Et ne cesse de danser le collier de fenêtres, perles et miroirs Et dedans le reflet de pupilles Les enfants ont grandi dans les barreaux de la pluie, aucun sourire n’ouvre leurs serrures Ils me fixent sérieux, un étang, un puits, l’âme au fond, tanche de sable (...) -
poème
20 septembre 2014
Et puis tes palissades horizontales où coule la saison Rimmel perdu de l’entête à mes reins Tout fout le camp alarmé parchemin, le sens des mots au roseau de vertèbres Le suint de l’œil gâche de mortier sombre l’épigramme du désir J’en appelle à l’instinct et au sac grandiose, Sortir, l’une après l’autre, le collier de voyelles Je compose tu défais Je sème tu émottes à bordée d’incendie Ne reste plus qu’une épreuve mortelle L’imprononçable et le (...) -
changement de saison
18 septembre 2014
Veiller la fin de l’été, changement de saison Surveiller de près la dissolution promise Brume grisaille frisson Veiller aux fruits, le grain, depuis, est moulu, farine de visage Hâles dissipés qu’un peu de pluie essuie. L’esprit coïncide avec des neiges promises Des pâleurs à mettre sous voile Le temps m’intime de rester en suspens, une jambe sur une rive, l’autre au-delà de la mer, et des équinoxes dessous. Bolide chagrin des communions (...) -
poème et saveurs
13 septembre 2014
gourmandises comme d'autres iront secouer le sucrier de galets bleus sur des plages de blé dur comme d'autres empileront en mignons tas propres les framboises de leurs seins comme d'autres valseront au fouet et la baguette la montée du blanc en neige comme d'autres ne sauront jamais choisir et prendront mousse à la case chocolat comme d'autres trinqueront grimpette les côtes d'or à la luette comme d'autres veilleront le (...) -
les morts
11 septembre 2014
Ils entrent par la porte poreuse Infusion d’océans noirs parcheminés d’épingles Des flaques étendues entre organes et atomes M’envahissent et me logent leur infini mortel Barils entre les tempes Je les promène, les nourris, les entends Vigueur de vertes verges ou de mélancoliques vrilles Ivresse d’étourneaux Ils fermentent dans mon sang Colère, désir ou autre chose L’agacement nerveux de vouloir vivre encore Ils battent semelles de cortex, de (...) -
mon oncle... la bénichon
10 septembre 2014
L’art du bien manger faisait partie des choses pour lesquelles mes oncles et tantes ne firent jamais aucun compromis. Je dis bien manger, pourtant il ne s’agit pas de correction à table mais plutôt de la façon de le pratiquer de son mieux. De la capacité de chacun à honorer un mets dépendait une grande partie de l’estime dont ils allaient le gratifier on non. A dire juste, les membres de ma famille paternelle avaient un terrible coup de (...) -
j’ouvre l’oeil, tiroir avec une mer dedans....
7 septembre 2014
j'ouvre l'oeil, tiroir avec une mer dedans. j'y range quelques bateaux, un crabe et des couteaux et le bruit vert que font les baleines et leurs bigoudis en écume l'oeil et le bon, celui qui couve l'amour et patiente en peignant les méduses un venin de pupille le siphon de lumière d'une lune à sa nuit mon regard décroche les rêves de coton un à un les ancres des nuages je change le décor un dimanche à la plage et j'enroule ma campagne, (...) -
labeur
5 septembre 2014
alors il faut se relever, comme si la nuit vous avait jeté des encoubles, chaussetrappes horizontales où s'allonger et mourir cette résurrection, avec des assurances de fatigue, de lassitudes aux épaules. le bât et la grenaille se redresser, sentir sous la main venir le poil et la caresse muette d'un rêve se tendre, cou à la laisse, un nuage vous tire sous les grands arbres pour y déposer l'obole chienne et vos restes d'alcool. je boirais (...)