hors chants
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personnage
27 mai 2016
....C’est le silence, le personnage. Il tient son rôle. Que cache-t-il ? Un trop plein de sentiments qu’on ne sait pas trier et qui ne trouvent aucun exutoire ? Une partie de soi embarrassée de sensations dont on ne peut dénouer les nœuds ? Un silence personnage qui détiendrait des choses belles mais indicibles. Une pudeur vraie, profonde. Une sorte de commandement plus fort que tout. « Tu ne diras point. » A-t-on remisé ces choses de (...)
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Je cherche ma blessure, la singulière ligne...
22 mai 2016
Je cherche ma blessure, la singulière ligne qu’on a cousue – qui ? le temps, le réel ou le rêve ?- avec une plume en os de ciel, dans un coin inconnu de mon corps. C’est la chair qui a jeté dessus des sacs de sable, le gravat quotidien dont la douceur aussi. Et je suis une butée sur un mal.
J’ignore s’il vaut la peine de souffrir, s’il y a du sens à produire des veines comme des racines qui empoignent. Mes jambes sont écrites, mes yeux et (...)
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critique
5 mai 2016
http://www.recoursaupoeme.fr/critiq...
Ça y est la nuit est sèche”
Le nouveau recueil d’Anna Jouy, paru aux nouvelles éditions Alcyone, recréée récemment par Sylvaine Arabo, après l'aventure des éditions de l'Atlantique est placé sous le signe de la lune et du petit jour qui vient. De courts textes en prose, sont encadrés par deux poèmes en vers libres qui ouvrent et ferment le recueil sur l'ordinaire des jours, “ Les poissons du ciel perdent (...)
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elle...et soi
20 avril 2016
Le trajet est toujours le même. On dirait qu’il n’y a qu’une seule direction quand il s’agit de se balader. On monte dans la voiture. On s’entasse. Privilège de fenêtre parfois. La banquette arrière qui met les gosses en brochette. Quelle place. Et elle attend, attend passivement que la route l’emporte, qu’elle tire le tas d’humains jusqu’à une nouvelle case sur le jeu de la semaine. Une fois qu’elle est dans la voiture, elle sait que le (...)
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inspiration
17 avril 2016
rêverie
Saisir le relais. On dirait que ça éclot dans la paume, le train de la compagnie des fluides qui passe et secoue la poignée du lointain. J’ouvre. Je viens chercher chez toi le petit paquet de mots. Tu me dis « ce sont les trains de jour, faut suivre » et je dois suivre. Je viens vers toi. Je suis la cheminote du courant ferroviaire. Tu murmures désormais. Tu me regardes et me lances un défi."Que fais–tu de mon horizon, vieille enfant ?"
Et (...)
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nettoyage de printemps
4 avril 2016
un peu d'eau, tasse translucide, une pluie de verveine
verte alors. le trouble fait du bien
excipient de printemps, une poignée de sels sur la neige, l'eau, la larme, la mer
mes épaules sont des fontaines où l'on jette quelques gemmes
revivre
tenir distance, d'une main repousser les marées noires
Moïse tient salon, mer ouverte
je passe
j'imagine d'un regard faire refluer l’immonde
puissance transparente d'une bulle de savon sur le (...)
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graphos
1er avril 2016
Pas une page dans ce petit carnet qui ne soit troublée, secouée d’une trépidation de marteau-piqueur. La "tamise" du temps, les soubresauts, le chaos. On croirait que les pages, la blancheur, s’amusent à branler la nappe et déranger l’ordre tranquille des mots. Ils se révoltent, ils me narguent et aussitôt posés qu’ils trépignent et semblent comme un carnaval de puces et d’insectes instables. Les mots se mélangent, une mosaïque valsant sous les (...)
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l’armoire
31 mars 2016
L’armoire est une pièce, une pièce entière. Un château, une dune, une cour des miracles, enfin, un de ces refuges privilégiés où la vie prend toujours d’autres visages. L’endroit magicien, le chapeau des transformations. On entre là-dedans et presque aussitôt on y devient quelqu’un, on devient un savant. Il faut à tout prix s‘y rendre le plus souvent possible. Choisir la pénombre et entretenir là une longue flamme entre la vie et le rêve. Moitié (...)
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vrai...
27 mars 2016
Se confronter à ce sectarisme global : mélanger la corporalité d’une écriture avec la sexualisation ambiante. On écrit, on pense avec sa chair, l’esprit lui-même n’est qu’une émanation particulière mais physiologique et physique aussi de son propre corps. Un être ne peut écrire autrement que par le truchement de ses sens mais ce n’est pas pour autant qu'il parle de ses sens. Il dit bien du monde entour et de rien d’autre. Et s'il use de son (...)
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midi sonne...
26 mars 2016
Le matin est irrécupérable. Il faut le fuir. Vite, sauter maintenant le canal du midi et passer outre dans un temps moins raté. Passer une jambe d’abord haut levée, furieuse, bottée pour des espaces rapides et des "angelures", barème officiel de la légèreté. Ramener ensuite l’autre au mocassin défait, le jambage du silence. Qui efface derrière soi les traces dépassées. Se tenir devant l’obstacle, respirer, visualiser le temps du soubresaut, (...)