livre des suites
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Je ne veux pas te connaitre puisque je veux...
24 juin 2017
Je ne veux pas te connaitre puisque je veux t’aimer
Tout en moi résonne de ton secret
De la nuit de ta chair
A la nuit de ma main
Te connaître serait te briser
Et compter mon reflet dans la mosaïque de verre
Te connaître serait couvrir ton ombre d’un pinceau blanc
Clore l’espace à distance de bras
Le domestiquer d’arêtes et de falaises
Alors qu’inconnu, ce mystère ébloui porte vers moi
Une lampe de (...)
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C’est une ville sans enfants Ici ne se...
18 juin 2017
C'est une ville sans enfants
Ici ne se promènent que des âmes chauves
Il ne sort des bouches que des flots d'ancêtres hurleurs
Des boiteux et des noyés
Un vent pourtant peigne les drapeaux
Ça ne se discute pas
Ce qu'ils se racontent lui et eux ne m'appartient pas
Je cherche parmi les humiliés
L'homme planète
Le porteur de gazelles
Son chant cosmique
Façonne mes boucles
Je ne peux dire qu'il m'aime
Mais son doigt de maître nageur
Apprête (...)
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Il faut que les mots viennent s’user à la...
15 juin 2017
Il faut que les mots viennent s'user à la molaire
Sciures de quelques dieux bavards, le fond de gorge radote
Comme un crin sur la corde.
Je les laisse venir, chapelet de songes et de désirs
Granules à l'encolure.
Je les laisse à la meule, mouture de colère ou d'orage.
Effriter le calcaire du dire
Je suis dure, une falaise.
Mais la pluie qui tombe des pierres blanchit le ciel et la (...)
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lire un poème
13 juin 2017
le poème est-il un déversoir à sentiments ? est-on dans ce besoin tel de parler de soi, de ce qu'on ressent ? ou est-ce autre chose...
des mots viennent et nous traversent. c'est la perception du monde, le flux que charrie le monde et qui nous parvient comme l'odeur de la vie en ce moment. et puis il y a cette incompréhension misérable de la vie et de son sens que l'on cherche et qui nous invite dans le plus petit ou le plus immense à (...)
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origine
11 juin 2017
Je sarcle la terre, cette peau d'humaine sèche.
J'y enfonce mes dents, et je creuse la poussière. Je sens à chaque veine les racines, les bulbes et les cals. La semence a soif.
Le jardin est immense, le bout du monde à sa barrière. C'est le continent de la lumière et j'y travaille comme l'ombre.
Quand l'eau se lève à l'Est, prête au voyage.
Quand le fleuve monte là-haut comme un songe qui s'évente, le pays attend.
Il ouvre ses citernes, (...)
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Comme il est bon de se serrer contre soi
5 juin 2017
...de se retirer le front touchant le cœur
et l'esprit bat, du rythme du non-dit
Bon de nicher sa couvée d’œufs de songe
saillis de la douleur.
Mais mon oreille murmure alors des mensonges, l'enfance morte et les corneilles.
Bon de retrousser son corps du côté de l'âme, de frayer son chemin dans le labyrinthe
Un lac m'attend
Son regard sans paupière m'aime pour toujours
Il n'y a rien du côté des poètes, ce sont des êtres raidis dans (...)
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’ai ouvert ton corps avec la porte de la nuit...
3 juin 2017
J'ai ouvert ton corps avec la porte de la nuit
il y avait dedans une ville, blanche et les astres arrivaient à l'heure des caravanes
j'étais vêtue de ta chair d'homme
le velours pourpre de ta rivière
et d'agrumes
mes sandales claquaient des baisers de la pierre
j'avais un but
j'y allais je m'empressais
mais sur ma route des églises et des chambres, des citernes humaines
des fenêtres vides de ciel
les hommes par milliers avaient couvert (...)
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Alors la nuit dévisse dans le cœur d’une rose...
31 mai 2017
Alors la nuit dévisse dans le cœur d'une rose
Siphon de lumière
La même porte de pétales
Boit ton ombre dans l'anneau des revers
A lapées de loup à lapées de chien
Sexe épilé de ses épines
En bandoulière de mitraille
Rouge désirant
Je sens le ruban nouer la tresse grise de mon épaule
Là-bas dans le dos
De l'inconnue que je deviens
Baluchon de bouches d'anges
Le mouchoir du voyageur de jour
Balance plein de (...)
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Nous n’y pouvons rien L’univers bout dans notre...
26 mai 2017
Nous n’y pouvons rien
L’univers bout dans notre bouche
Orgues barbares
Et plus je suis le puits et le roseau
Plus monte l’eau de ta flûte
Nous n’y pouvons rien
Car nos mains sont fragiles au moindre vent
Je sens la tienne comme une barque arquée dans mon corps
La mienne dernier feuillage tombé
Ensemble parfait de l’onde en promenade
Nous n’y pouvons rien
Tu as jeté ton œil dans la mer
Et depuis l’étang frissonne
Le voyage noue les collines (...)
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sommeil
21 mai 2017
sommeil