extensions de lecture
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dormir
11 janvier 2016
J’ai dormi toute habillée de poings. Me suis retournée cent fois, menottée à mes rivières, et ces pelotes enroulent avec elles l’esprit de non-retour. Assurément, nous ne sommes pas égaux face à l’effacement.
On ferme le cadenas de la lune. Je suis dedans.
Mon esprit syncope la lumière. Il ne fait plus que des phrases. On dirait des rubans sur la route, des phrases qui clignotent, s’effondrant par petits sauts dans le bitume avant que de (...)
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ring
8 janvier 2016
Je frappe le clavier, je boxe phalanges courbes, protégeant mon visage. Je frappe.
L'histoire reste ferme. Une plainte qui s’ouvre à peine. Défilé étroit, coupe-gorge. La voie est ferrée, hymen recousu, mes frappes n’éventrent rien et n’enfoncent pas non plus.
Parfois longtemps, exercer ainsi le combat, machine contre sens. Sens interdit prises pareilles. Le catch dactylo sans héros.
Pourtant, j’entends que "derrière"...un brouhaha. Que (...)
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l’amidon de la mer
5 janvier 2016
la nuit au ventre. je serre les dents et je claque langue rabattue. le corps expie ses mots comme des calculs. soir ventriloque.
il faut laver le sable, les lentilles de l'amer, laver le riz de ses démences. oui j'ai dit à tort et à travers.
me découvrir, humble tête, devant la poudre pleine de faux et de champs coupés court.
le temps lui-même lessive à bras de voiles et de chemise, tire et retire écumes et plastiques, racle ses fonds de (...)
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chattemite
2 janvier 2016
Derrière la fenêtre, l’âme noire d’un chat. Je crois qu’il veut entrer, entrer, depuis l’autre côté des sables.
Ce n’est rien, une ombre de chat, soleil couchant qui miaule.
Et ce que c’est que de la voir si sauvage, rayée de barreaux et de silence.
L’âme se donne-t-elle au premier voisin qui passe, pour un peu de lait ? Pour une étoffe ou des graines d’oiseau craquant sous les canines ? Que chasse-t-elle ? Et pour quelles raisons de feu et de (...)
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pause
16 décembre 2015
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taches
12 décembre 2015
usage des taches. le hasard écrit sa musique.
on jette sur l'épars, on amasse sur l'immaculé. des cendres ou de la salive, quelques notes ou du vin.
il faut ensuite attendre on ne sait quel accord entre des fibres amantes, des noyades définitives, des recels de fond de tiroir. la soif minuscule du coton d'un chiffon ou du tissu des pierres.
taches des fleurs qui naissent sous une pluie soudaine.
taches d' une bouche invisible qui (...)
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partir ou demeurer
9 décembre 2015
Difficile par les temps qui courent, d'avoir l'esprit à son affaire. Le crâne est embrigadé, service des milices de l'effroi. Comme un dû prélevé, une contribution obligée, l'effort de lutte et de soulèvement. Ce temps est bel et bien celui des ogres. On crache à six pas sur les colombes. On invoque la guerre.
Je lève la tête mais c’est tout le corps qu’il faudrait porter du bout du doigt. C’est l’entier de soi qui demande à jongler.
Changer (...)
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au goût du jour
6 décembre 2015
« transcrire » même mes doutes...je crois, je crois. Pourquoi le mettre sur le journal ? Je pourrais tout aussi bien me passer d'écrire ce je crois... Donc le doute, l'hésitation toujours et qui doit d'une façon ou d'une autre suer, que ce soit dans la tête ou sur la page. La balance ne cesse de passer d'un extrême à un autre mais les mouvements sont de plus en plus brefs. Tantôt, je serai à nouveau sans question aucune, immobile, sans (...)
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écriture 2
5 décembre 2015
Longtemps chercher ces traces ; il fallait voir des coulures, des griffes, une marque lisible. Ne vouloir que ça. Longer, pour calmer son inquiétude, des murs, des sols gravés, des empreintes. On pense découvrir dedans des évidences, on pense que le temps est écrivain.
Puis soudain on n’a plus qu’une conscience, celle d’une foi fictionnelle, la sienne. La vie ne serait donc qu’une histoire. On y croit pour s’assurer de son propre récit, on (...)
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de l’écriture
3 décembre 2015
Travailler. Ecrire. Granules qui s’agglutinent. Un mouvement cosmique, mais dedans, et qui borde les yeux- grains jaunes-sable- qui enferme la vue, parfois dans un peu de gêne ou de douleur.
Retour à l’état de dispersion, après, un évasement, l’éparpillement.
Et puis, à nouveau une idée qui précipite et des nids de particules "ensemblées".
Cet éclatement continu, cette sensation hors bords, hors mots, de perdre sans cesse de la matière. Cette (...)